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En 2024, la question des violences sexistes et sexuelles a pris une place sans précédent dans le débat public en France, notamment à travers plusieurs affaires judiciaires majeures. Ces violences relèvent, selon l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes), de l’une des violations des droits humains les plus systématiques et répandues : "cette violence touche toutes les femmes, indépendamment de leur âge, statut socio-économique, niveau d’éducation et région du monde".

Le rapport de l'Arcom dresse un état des lieux de la nature du traitement médiatique des violences sexistes et sexuelles par les chaînes de télévision en 2024.

Selon le dernier baromètre sexisme du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCE), 77% des français et des françaises se montrent favorables à l’utilisation des médias et des réseaux sociaux pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles.

En l’espèce, la télévision, vecteur central du débat public, s’est saisie du sujet des violences sexistes et sexuelles depuis déjà plusieurs années. Cette implication ne relève pas seulement d’un choix éditorial, mais aussi d’une obligation légale. En effet, en vertu de la délibération de l’Arcom (alors CSA) n°2015-2 du 4 février 2015 relative au respect des droits des femmes, prise en application de l’article 20-1-A de la loi du 30 septembre 1986, les éditeurs sont tenus de "diffuser chaque année des programmes et sujets contribuant à la lutte contre les préjugés sexistes et les violences faites aux femmes".

Dans ses rapports précédents sur la représentation des femmes et des hommes à la télévision, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) encourageait les éditeurs, lorsqu’ils traitent de questions de violences sexistes et sexuelles, à s’inspirer des recommandations de l’Unesco et du Réseau des instances de régulation méditerranéennes (RIRM) en tenant compte de la spécificité des débats nationaux.

A cet égard, dans le cadre de l’attribution d’autorisations de diffusion sur la TNT en juillet 2024, dix éditeurs (BFM TV, T18, CNews, CStar, LCI, OF TV, Paris Première, TFX, TMC et W9) ont pris l’engagement suivant : "s'agissant du traitement des affaires de violences faites aux femmes, l'éditeur prend en compte les recommandations de bonnes pratiques existantes telles que celles publiées par l'Unesco et le Réseau des instances de régulation méditerranéennes en 2021". TF1 et M6 ont également pris cet engagement à l’occasion du renouvellement de leurs conventions en 2023.

Une étude de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA), parue en 2024, mettait en évidence une augmentation du traitement des inégalités et des violences sexistes et sexuelles dans les médias depuis 5 ans, ce qui semble confirmer la tendance constatée par les rapports de l’Arcom ces dernières années. Toutefois, les chaînes n’ont pas uniquement pour obligation de mentionner le sujet, elles doivent "contribuer à la lutte contre les préjugés sexistes et les violences faites aux femmes". Ainsi, ce rapport dresse un état des lieux de la nature du traitement médiatique des violences sexistes et sexuelles par les chaînes de télévision en 2024, au regard des recommandations de l’UNESCO.

L'essentiel à retenir

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