La journée fut rythmée par des témoignages en lien avec les recherches en neurosciences
« Les neurosciences au service des apprentissages et du bien vivre au collège » Collège Arzacq Arraziguet et « La dynamique des neurones » Collège Anatole France Villeneuve/Lot ainsi que deux conférences « L’attention programme ATOLE/ADOLE » et « Apprendre aux élèves à être attentif » animée par Jean-Philippe Lachaux, chercheur en neurosciences à l’INSERM de Lyon et « Optimiser les ressources attentionnelles des élèves » animée par André Tricot, professeur en psychologie à l’Espe de Toulouse, membre du laboratoire Cognition Langues Langage Ergonomie.
D'autres témoignages ont ponctué la journée
« Classe coopérative et co-enseignement » Lycée professionnel Jean d’Arcet d’Aire-sur-Adour, « Organiser un espace flexible au service des apprentissages personnalisés » Ecole Marcillac-Saint-Quentin, « Aménagement modulable d’une salle de classe » Collège Les Marches d’Occitanie Piegut Pluviers, « Développer les compétences langagières autour de projets d’écriture sur les réseaux sociaux » Ecole Pontiacq-Viellepinte et « Seconde de détermination expérimentale » Lycée des métiers La Ruche à Bordeaux.
« Le bien-être et les apprentissages des élèves sous le prisme de l’architecture et de l’aménagement des espaces »
La journée s’est terminée par une conférence animée par Alexis Martinez, Proviseur-adjoint au lycée polyvalent Clément Ader Architecte et Thibaut Hébert, enseignant chercheur à l’Espe de Lille.
Cette journée a ouvert le débat sur l’innovation en se posant cette question : quel souffle devons-nous apporter aux pratiques pédagogiques pour permettre d’améliorer le niveau de compétences et de qualification de nos élèves dans le premier et le second degré. Du côté des enseignants, développer des projets innovants au sein d’une école ou d’un établissement suppose un travail et une réflexion pédagogique en équipe dans une logique d’expertise.
L’innovation est avant tout un état d’esprit, elle passe par le partage et l’ouverture.
Elle doit s’accompagner de changement dans les pratiques, et permettre ainsi de donner plus de sens à notre enseignement sans occulter le fait que cela peut engendrer des moments profonds de remise en question, parfois très déstabilisants… Cela reste un « parcours du combattant » mais il faut se lancer, accepter de franchir des obstacles, d’être parfois isolé lors du lancement d’un projet mais il faut aller au bout de ses convictions.
Certains établissements cités au préalable, après concertation et constat avéré, ont décidé de s’appuyer sur les recherches en neurosciences
Il s'agit de mettre en place au sein de leur établissement des ateliers afin d’initier leurs élèves aux neurosciences (découvrir les mystères du savoir pour mieux apprendre).
Lors de son intervention, Philippe Lachaux a souligné « l’attention vagabonde » des élèves et comment repérer « les éléments distracteurs ». Il considère que l’éducation de l’attention est l’éducation par excellence.
On n’apprend pas l’attention à l’école, cela nécessite du temps ; c’est une vraie démarche sur du long terme pour voir et savoir analyser les résultats. L’attention est sélective. Quelle va être la cible de mon attention ? Pourquoi est-ce si difficile de rester concentré ? L’attention est sans cesse soumis à des forces et comment lutter contre ces forces ? Quels sont les signaux du décrochage de l’attention des élèves ? Il parle « d’écoute flottante » et « d’écoute attentive ».
Le programme ATOLE est une démarche pédagogique de régulation de l’attention à l’école proposant des stratégies avec comme support des fiches « clé en main » pour améliorer l’attention et la concentration des élèves. Ce programme vise en priorité une évolution du comportement des élèves et une modification des gestes professionnels.
http://www.agence-nationale-recherche.fr/Projet-ANR-13-APPR-0011
André Tricot : L’importance « d’optimiser les ressources attentionnelles des élèves ».
Après avoir développé la théorie de la charge cognitive avec les connaissances primaires et les connaissances secondaires, et en se référant à ses travaux, André Tricot nous engage à concevoir et à tester des supports d’enseignement favorisant le développement de l’attention. Il est nécessaire de libérer au maximum les élèves des tâches parasitaires afin de leur permettre d’accroître leur attention et de mieux apprendre. Trouver un équilibre entre la complexité de la tâche et l’objectif d’apprentissage.
Parallèlement à ces réflexions sur la concentration et l’attention de nos élèves, certains projets présentés lors de cette journée ont mis l’accent sur la nécessité de penser ou repenser l’aménagement de nos classes, de nos écoles et de nos établissements afin d’améliorer le bien-être au quotidien de nos élèves. Certaines classes coopératives ont mis en place dans leur établissement un projet coopératif et co-enseignement, grâce à un réaménagement de l’espace en collaborant avec un architecte, « organiser un espace flexible ».
Les élèves changent, les pratiques changent mais l’aménagement de l’espace est parfois oublié. Il faut aller de plus en plus vers des espaces modulables, plus de places définies, agencer et répartir différentes formes d’assise….
L’aménagement de l’espace engendre inévitablement un changement des pratiques pédagogiques en s’orientant vers une pédagogie dite « protéïforme », active, inversée, en tutorat…
Essayons d’optimiser les espaces disponibles pour travailler autrement avec nos élèves afin de leur permettre de mieux vivre à l’école, de mieux apprendre et de mieux réussir.
« La qualité du cadre de vie conditionne la pensée et le comportement » a dit l’architecte Claude Nicolas Ledoux au 18ème siècle.
Suite au rapport Klein (2017), comment la recherche définit la qualité de la vie à l’école ; nous pouvons arriver à un premier constat que les écoles bien conçues « boostent » les performances des élèves en lecture, en écriture et en mathématiques.
Cette journée a permis à 300 enseignants de s’informer de l’existence de projets innovants dans le premier et le second degré (projet cardie) ; certains pourront se lancer avec peut-être moins d’hésitation en prenant conscience de leurs capacités d’innovation à travers leurs pratiques de classe.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter les sites
Dernière modification le mardi, 07 mai 2019https://architecture-scolaire.com