la loi d’orientation, votée, la formation initiale des professeurs, mise en route, les candidatures au concours, relancées, les divers conseils prévus par la loi, installés. Reste le délicat dossier de la réforme des rythmes scolaires, toujours aussi conflictuel. Les élections municipales qui s’annoncent risquent d’aggraver encore davantage la situation.
ECOUTER LE PODCAST
Mais il y a plus inquiétant : comment refonder l’école quand nous continuons toujours à être nostalgiques de la communale d’antan ? Malgré le choc PISA qui a mis en exergue les liens entre inégalités sociales et scolaires, nous privilégions toujours le statut quo, le mérite individuel, l’élitisme, la sélection et, au final, l’injustice sociale.
Enfin, comment mettre en oeuvre des réformes profondes dont notre école a impérativement besoin sans donner une compensation financière aux personnels pressurés depuis déjà une décennie ? Pendant combien de temps encore l’Ecole sera-t-elle une priorité ? A écouter les voeux de Monsieur le Président de la République, nous comprenons bien que les exigences économiques font désormais partie des objectifs prioritaires du gouvernement avec la réforme de la décentralisation et la baisse des dépenses publiques. Il est malheureusement à craindre que l’avenir de la refondation se joue bientôt dans les urnes.
Que deviendront alors les publics les plus fragiles, les professeurs qui ont cru dans le bien-fondé d’un "changement de cap" ? Quand la France aura-t-elle enfin un vrai projet pour son Ecole ? Qui succèdera à Jules FERRY, à Ferdinand BUISSON au Panthéon de l’éducation pour construire le modèle éducatif du XX1ième siècle dont nous avons tant besoin ?
Patrick Figeac