L'emballement médiatique sur une jeunesse de plus en plus violente  a repris du service quelques semaines avant les élections européennes. "Processus de décivilisation", "sursaut d'autorité", les mots utilisés au sommet de l'Etat sont forts et marquent les esprits.

Les effarantes agressions dont ont été victimes des élèves de la part d'autres jeunes ces dernières semaines, montrent de manière dramatique l'échec des dispositifs mis en place depuis trente ans dans la lutte contre les violences scolaires. 

Tout au long du vingtième siècle, les enfants ont acquis une vraie reconnaissance de leur statut de personne à part entière digne d'écoute et de respect ! Sujets de droits mais non de devoirs car, encore vulnérables, ils doivent être protégés pour pouvoir grandir et s'émanciper sereinement. Il était temps car les enfants ont été trop souvent et trop longtemps, méprisés, invisibilisés, maltraités !!

Nos adolescents sont les miroirs de la société dans laquelle ils vivent Ils en reflètent les qualités, mais aussi en exacerbent les défauts. Nous pourrions dire qu'une société a les adolescents qu'elle mérite. Ne nous méprenons pas ! 

Si nous voulons tenter de comprendre ces phénomènes de violence dramatiques qui frappent des adolescent(e)s, il faut d'abord renoncer à l'idée d'un facteur causal unique. La violence est toujours multifactorielle, inscrite dans un rapport, une relation entre l'acteur et la victime mais aussi avec l'entourage du moment; le cadre familial, social (ici le collège), le contexte culturel sans oublier les caractéristiques du ou des agresseurs.