Ce paradigme s'est transformé au fil des années avec l'introduction d'une logique de compétences.
L'aboutissement en fut la publication de référentiels en 2013, avec en 2017, une logique d'évaluation non seulement des carrières mais aussi d' une analyse renforcée de ce qui est réalisé en classe et des performances scolaires obtenues par les élèves. Les attentes sont ainsi plus formalisées, plus nombreuses, plus visibles que par le passé. Le système éducatif se rapproche aujourd'hui d'un modèle où l'enseignant(e) est vécu comme un technicien mettant en oeuvre des procédures réalisées par d'autres, suivant une logique descendante . D'où ces sentiments de dévalorisation, d'injustice, d'amertume, de dépréciation, de subordination de plus en plus ressentis par cette profession en souffrance.
Le gouvernement souhaite maintenant mieux rémunérer les enseignant(e)s à condition qu'ils acceptent de nouvelles tâches, qu'ils s'investissent dans des projets divers, qu'ils accompagnent de jeunes collègues.
Certain(e)s vont avoir envie de s'engager quand d'autres vont considérer que ces nouvelles missions sont très éloignées des raisons pour lesquelles ils ont opté pour ce métier. Il y a différents profils de professeurs: celles et ceux centrés essentiellement sur la valorisation et la transmission de leur discipline parfois au sein de collectifs. D'autres, à l'inverse, sont beaucoup plus enclins à monter des projets, à répondre aux sollicitations , aux demandes de la hiérarchie scolaire. Ils n'ont pas le même vécu, la même histoire et n'accèdent pas à ce métier de la même manière ni pour les mêmes raisons.
Rendre obligatoire un modèle plutôt qu'un autre risque de créer de nouvelles inégalités et des tensions au sein des établissements qui par les temps qui courent ont surtout besoin de cohésion et de solidarité.
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Dernière modification le mercredi, 25 janvier 2023