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Le rapport sur le traitement de la grande difficulté scolaire était très attendu. Il faut dire que la France, avec 8% d’élèves concernés est très mal classée. Ce taux a même doublé depuis les années 2000. 
A l’école primaire comme au collège, les professeurs semblent démunis face à la montée de ces échecs massifs. Pourtant, les dispositifs d’aide (réseaux d’aide, SEGPA, classes-relais...etc.) représentent 17 000 emplois. Le redoublement, jugé inefficace à peu prés autant. Deux milliards d’euros au total sont ainsi mobilisés pour soutenir 10 à 20% de la population scolaire. La moitié de ces crédits ne semblent pas servir à grand chose.
 
Les auteurs sont par ailleurs surpris du nombre d’élèves qui vivent dans des conditions douloureuses et, parfois, d’une extrême gravité. Nombreux sont celles et ceux qui ne disposent pas de lieu pour apprendre, lire, réviser et qui ne sont ni aidés, ni encouragés.
 
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Le rapport recommande "d’établir une réelle continuité dans les cursus d’enseignement, constatant que la scolarité est trop souvent vécue comme une suite de cassures et de recommencements". Alors que l’école et le collège devraient au contraire élaborer des parcours pluriannuels avec une évaluation positive des acquis et des progrès de chacun. En cause, l’éparpillement des dispositifs conduisant à une répartition inégale et variable de l’aide apportée sur les 4 années du collège. La continuité de l’accompagnement plutôt qu’une simple juxtaposition d’actions.
La réduction de la grande difficulté nécessite au final un changement profond de l’organisation du collège. La succession de dix enseignants avec des méthodes et des exigences différentes ne peut que perturber des jeunes qui ont du mal à appréhender les consignes. S’ajoute l’effet démotivant du système traditionnel de notation qu’il est impératif de repenser.
Le redoublement est également pointé du doigt, il ne répond pas aux difficultés les plus significatives. Sa limitation à des cas exceptionnels permettrait de dégager des moyens qui pourraient être utilisés pour des solutions plus adaptées comme le tutorat ou des aides complémentaires. 
Prévention, personnalisation, concertation, suivi sont les leviers sur lesquels doivent s’appuyer les professeurs pour accompagner efficacement les élèves les plus fragiles qui ont besoin, plus que les autres d’une attention et d’un regard bienveillants.
 
Article initialement publié sur AGIR
 
Dernière modification le jeudi, 20 novembre 2014
Figeac Patrick

Proviseur honoraire, bénévole à https://radiobastides.fr/ en Lot-et-Garonne, président d’une association intermédiaire par l’activité économique, auteur. Pour retrouver les chroniques et autres actualités : https://radiobastides.fr/