Et pourtant, tout un arsenal de mesures existent déjà : plans de lutte contre la violence, contre le harcèlement, contre le décrochage scolaire qui ont des effets positifs mais qui n'empêcheront pas des actes isolés, commis par des jeunes en mal de reconnaissance. Nous sommes entrés dans la société de l'image, de l'immédiateté où chacune et chacun veut son "quart d'heure de célébrité." Et tous les moyens sont bons pour faire le "buzz" sur les réseaux sociaux, pour exister.
Le refoulement, la sublimation, la frustration ont cédé la place à la pulsion, au déni et au passage à l'acte. Ces instances qui régulaient notre vie psychique ont laissé peu à peu s'installer le vide et la perte de sens. Il ne s'agit pas bien sûr de banaliser ces gestes imbéciles et odieux mais de comprendre que l'Ecole seule ne pourra jamais endiguer cette violence compulsive qui monte insidieusement et qui n'est que le symptôme d'un mal plus profond. Chômage, précarité, inégalités sociales, déclassement, absences de perspectives sont autant de facteurs qui exacerbent notre mal-être et celui de notre jeunesse. Bien sûr, des moyens humains supplémentaires sont nécessaires dans les établissements scolaires. Mais, comment l'Ecole, gardienne du Verbe et de sa transmission pourrait-elle combattre seule ce qu'elle n'ose pas nommer? Nous aurions tort d'imputer aux seuls téléphones portables la responsabilité de cette énième et inacceptable agression.
Nous devons tous ensemble nous employer pour retisser les liens sociaux qui se délitent sous nos yeux. L'isolement, la solitude, le repli sur soi, l'individualisme, font le lit de ces actes délictueux dont notre jeunesse est la première victime.
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Dernière modification le samedi, 03 novembre 2018