La prétendue démocratisation de l’accés aux études masque en réalité un système scolaire profondément élitiste et traditionnel. Conçue pour trier, sélectionner les "meilleurs", l’école française reste trés académique avec une pédagogie encore trop "verticale" , peu participative, avec une organisation disciplinaire inadaptée aux exigences du "monde qui vient".
Les 60 000 créations de postes ont accrédité l’idée que l’école souffrait d’un manque de moyens alors que l’essentiel est ailleurs. Notre culture scolaire est totalement dépassée ; à aucun moment, elle n’évoque par exemple d’autres compétences comme la capacité d’apprendre à apprendre, de savoir maîtriser ses émotions, d’inter-agir avec les autres, de travailler l’estime de soi ; selon l’idéologie dominante, en France, il appartient aux familles, de transmettre ces savoir-faire. Or, au sein de certains milieux défavorisés, cette transmission ne s’effectue pas ou trés mal ce qui pénalise les enfants. Dans le même temps, nos gouvernants mettent en avant des dscours sur "les principes d’égalité", "le collège pour tous", "l’ascension sociale par l’école" tout en proposant un système éducatif parmi les plus inégalitaires d’Europe. Le pire est que, plus l’école est inégalitaire, plus la thème de" l’égalité pour tous" est mis en avant.
Le problème central réside bien dans les pratiques pédagogiques et la capacité que peut avoir le système éducatif à prendre en charge les élèves les plus faibles. L’acte de "faire apprendre" n’est pas seulement déterminé par les contenus des programmes mais surtout par la manière de les transmettre. Les apports de la recherche en ce domaine devraient être pris en compte par les politiques éducatives. Pour cela, il faut du courage et une volonté tenace.
Souhaitons que nos dirigeants s’emparent de ces questions. Il en va de l’avenir de notre jeunesse.
Patrick Figeac