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Ce qui se passe dans l’école reflète avant tout ce qui se passe à l’intérieur de la sphère privée. En effet, les inégalités sociales émergent d’abord dans le contexte familial. Avec la crise, de nombreux parents en situation de précarité ne sont pas en mesure d’aider leurs enfants. L’école continue pourtant à fonctionner comme si ces différences n’existaient pas. Elle ne tient pas suffisamment compte des écarts majeurs de capital culturel transmis par les familles, de leurs ressources inégales pour accompagner la scolarité des elèves.
Le système éducatif fonctionne de manière trés fermé, favorisant celles et ceux qui en connaissent les clés. De nombreux parents se désinvestissent, particulièrement dans les milieux modestes, à la fois parce qu’ils ne se sentent plus légitimes mais aussi parce qu’ils n’ont aucune idée de l’importance considérable que peut revêtir le simple fait d’échanger avec leurs enfants sur ce qui se passe à l’école.
Tant que nous appliquerons un modèle homogène à un système qui ne cesse de se différencier, nous favoriserons les "nantis", les "héritiers". Nous devons donner une vraie priorité financière aux établissements les plus en difficultés avec un accompagnement pédagogique spécifique. Les directeurs, principaux, proviseurs ont, dans ce cadre, un rôle déterminant à jouer comme levier de mobilisation et d’entraînement. En sachant les nommer au bon moment et au bon endroit, il est possible de réduire les inégalités. Encore faut-il que la société se mobilise. Malheureusement, la question centrale posée par PISA est devenue inaudible. Les acteurs qui oeuvrent au quotidien sont déjà invisibles dans les médias. Ils seront bientôt effacés de nos mémoires. "Indignez-vous", disait Stéphane HESSEL. C’est le moment de nous faire entendre.
Dernière modification le jeudi, 20 novembre 2014