Oui, chacune, chacun d'entre nous a un goût particulier fait d'amertume, de gaieté, de crainte, de confiance acquis entre autres pendant cette période où nous avons engrammé des aptitudes, pour ne pas dire un tempérament, une manière d'aller vers les autres, ou, au contraire d'être plus méfiant(e)s à leur encontre.
Ce goût du monde se développe surtout pendant les 1000 premiers jours, d'abord dans le ventre de notre mère car la formation psychologique débute in utéro, puis, après la naissance contre les corps des femmes, ensuite avec celui que nous appelons père, mot qui désigne des statuts pas forcément masculins: grand-mère, grand-père, oncle, tante, deuxième homme peuvent tout aussi bien entourer l'enfant et lui apporter la sécurité, l'amour nécessaires à son épanouissement
La personne qui porte l'enfant a donc une antériorité affective certes mais la présence d'une seconde figure d'attachement est importante pour que le bébé préverbal apprenne à ouvrir son monde mental.
La neuro-imagerie a montré comment un bébé abandonné, privé d'altérité et de figure d'attachement atrophie les deux lobes préfrontaux et le circuit limbique. Mais nous pouvons aussi mesurer la récupération de ces déficiences quand il retrouve la possibilité d'apprendre à aimer plusieurs figures d'attachement.
Nous mesurons l'importance de l'environnement, de cette niche sensori-affective au sein de laquelle le bébé va se développer plus ou moins harmonieusement en fonction de la qualité des ses interactions et apprendre peu à peu à goûter le monde, et à s'ouvrir à lui.
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Dernière modification le mardi, 06 septembre 2022