Se profile déjà une crise sociale et scolaire qui se soldera, pour des dizaines de milliers d'enfants, par plus de cinq mois de déscolarisation, plus ou moins compensée par les familles. Nous connaissons bien ce phénomène qui se caractérise chez beaucoup d'élèves par une perte de compétences cognitives, variable selon les domaines et d'autant plus prononcée que l'interruption est prolongée. Nous savons aussi que ce déficit est plus accentué chez les familles socialement et culturellement démunies, éloignées de l'école, de ses attentes et de ses prérequis.

Entre-temps, le rapport des familles avec l'institution scolaire aura été profondément altéré. Que restera-t-il en effet de l'obligation scolaire jusqu'à présent assuré sur la base du volontariat des parents?

N'est-il pas temps aujourd'hui, en se rangeant à l'avis des autorités médicales, d'inviter les enfants à reprendre le chemin de la classe, en allégeant si possible les contraintes du protocole sanitaire de manière à restaurer du collectif et à anticiper la rentrée de septembre,

La bonne santé d'un pays ne saurait se mesurer uniquement à l'aune de la réouverture des ses bars et restaurants. Les lieux où se transmettent les connaissances sont également ceux où se construisent “les jours heureux” si chers au Président de la République " que l'on connut jadis davantage inspiré par Paul Ricoeur que par Paul Ricard."