L'éducation est devenue, au fil des années, un marché et non un service public financé en partie par les usagers.
Les étudiants étrangers n'échappent pas à la règle. Ils seront les premiers à payer plus cher le droit à venir poursuivre leurs études en France. Cette mesure s'apparente à un tri social où ne seront admis désormais que celles et ceux qui auront les moyens de s'acquitter des frais d'inscription particulièrement élevés. Cette décision, prise sans concertation, va toucher d'abord les originaires des pays francophones les moins nantis, avec lesquels pourtant la France avait tissé, au fil des ans, des liens historiques et économiques forts.
Grande sera alors la tentation pour eux d'aller rejoindre les université anglophones qui mettront les moyens pour leur assurer un enseignement de qualité, ce qui est loin d'être le cas chez nous où le sous-investissement chronique et la crise financière durent depuis des années. Le gouvernement aura ainsi travaillé pour ses concurrents et perdu celles et ceux qui voyaient dans la France une alternative au monde de la marchandisation du savoir et peut-être aussi un pays encore fidèle à l'héritage des Lumières.
La France est la quatrième nation d'accueil des étudiants internationaux. Pour le rester, elle ne doit pas revenir sur le principe d'une éducation gratuite et accessible à tous mais plutôt l'étendre et le renforcer.Plutôt que de fragiliser la situation des étudiants étrangers, mieux vaudrait réfléchir et agir sur le financement des universités, sur les inégalités scolaires, sur les moyens pédagogiques et sociaux et assurer ainsi l'accès à l'enseignement supérieur de toutes les catégories sociales.
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Dernière modification le lundi, 04 février 2019