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Globalement, l'investissement dans notre école primaire est insuffisant !! L'écart entre le coût d'un élève de lycée et celui d'un élève de primaire reste beaucoup trop important !! Alors que la dépense moyenne par élève est de 8 920 euros, qu'un lycéen  coûte 11500 euros, la dépense grimpe à 15 710 euros  pour un élève de classe préparatoire. En élémentaire, 6940 euros : vous voyez la différence !! Et pourtant bien des apprentissages fondamentaux se jouent  dans ces  écoles primaires.

Bien sûr, il y a eu le dédoublement des CP/  CE1 dans les réseaux d'éducation prioritaire  mais cette mesure n'a pas touché, loin de là, tous les élèves en situation difficile. Ce système s'est substitué  à une autre mesure  "Plus de maîtres que de classes" qui a été abandonnée sans avoir été véritablement évalué, alors qu'elle offrait beaucoup plus de perspectives et surtout faisait confiance aux enseignant(e)s pour s'organiser en équipes en fonction des élèves et de leurs compétences réciproques.

Pour redynamiser l'enseignement primaire, il faut des moyens, rémunérer correctement les enseignant(e)s , recruter des personnels supplémentaires, en particulier pour accompagner les élèves en grande fragilité.

Or, les réseaux d'aides spécialisés aux enfants  en difficulté (Rased)  ont été largement démantelés et les AESH sont en nombre insuffisant.

Une formation initiale et continue est essentielle. Or, elle est exsangue.

Et puis et surtout, il faut considérer les enseignant(e)s comme de vrais "concepteurs"., responsables, disposant d'une véritable liberté pédagogique.. Or ces cinq dernières années ont été marqués par une véritable prolétarisation du métier, des injonctions permanentes, des directives infantilisantes, peu de reconnaissance du travail d'équipe et des évaluations standardisées qui dépossèdent  largement de leur initiative et laissent s'infiltrer le soupçon d'une "obligation de résultat" et d'une "rémunération au mérite".

Or, l'enseignement ne peut être soumis à une logique de résultats car les bons résultats  augmentent quand on sélectionne les élèves à l'entrée. Ils sont aussi faciles à obtenir si nous réduisons l'enseignement  à la préparation intensive et mécanique des tests d'évaluation.

Bien sûr, la hiérarchie se défend de la pratiquer, amis hélas, ses actes démentent parfois ses propos et les enseignant(e)s se trouvent ainsi en position d'exécutants dociles et non de concepteurs responsables. Ne nous étonnons pas, dans ces conditions, que le métier n'attire plus !! 

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Dernière modification le lundi, 21 novembre 2022
Figeac Patrick

Proviseur honoraire, bénévole à https://radiobastides.fr/ en Lot-et-Garonne, président d’une association intermédiaire par l’activité économique, auteur. Pour retrouver les chroniques et autres actualités : https://radiobastides.fr/