Et ce n'est pas la création de "nouveaux services de défense et de sécurité académiques" décrétée en avril par les ministères de l'éducation nationale, de l'intérieur et de la justice, ni la volonté de Gabriel ATTAL "de remettre sur le droit chemin" les décrocheurs en les transférant en internat qui risquent de changer la donne.
Cela ne fait que rajouter une énième mesure à la longue liste des précédentes qui visent chaque fois à renforcer les sanctions, la surveillance, la sécurité. Il faudrait faire le bilan financier des politiques répressives qui se sont développées depuis les années 1990 de manière souvent assez démagogiques. Elles finissant par instaurer entre le jeune et les éducateurs un face à face mortifère et sans fin. On ne pourra pas tout de même mettre un policier derrière chaque élève.
La violence qui s'exprime aujourd'hui dans les écoles n'est pourtant qu'un miroir déformé de la violence de notre société.
C'est celle que nous trouvons dans les vidéos, les médias, les réseaux sociaux, l'agressivité verbale des politiques. Tout cela constitue un environnement toxique qui impacte l'institution scolaire. La violence de l'extérieur pénètre insidieusement à l'intérieur de nos écoles.
Et ce n'est pas parce qu'un portail détectera un couteau dans les poches des jeunes que nous aurons réglé le problème. C'est une culture à changer. Dans les pays nordiques des expériences d'éducation bienveillante, de coopération s'efforcent de bannir toute manifestation d'agressivité des adultes comme des enfants. Nous sommes bien parvenus à interdire la cigarette dans les lieux publics, pourquoi pas les comportements violents?
Pour autant nous n'échapperons pas à la question de l'autorité.
Nous savons depuis Max WEBER que celle-ci ne peut s'imposer par la force brute. Les adultes, dans l'enceinte scolaire doivent pouvoir fixer des règles, des limites. C'est leur rôle. Mais, comme toute autorité aujourd'hui, elle ne va plus de soi. Ces règles ont besoin d'être explicitées pour être légitimées. L'autorité passe par le contrat, la mise en place de conseils, de lieux de parole, de rappels des limites.
La transgression doit être punie mais cela ne suffit pas.
Une telle intériorisation de normes est difficile. Elle demande des moyens, du personnel, des classes restreintes. Pourtant, si l'on pense à tout ce qui a été englouti financièrement depuis trente ans en mesure de sécurité, ne serait-il pas temps d'investir, non plus dans le contrôle mais dans l'éducation elle-même ? Pour remettre à l'honneur ce que l'on appelle la pédagogie !!!
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Dernière modification le mercredi, 22 mai 2024