Nous sortons d'une longue période "permissive". Ainsi, après avoir fait l'éloge de la transgression, de l'individualisme, du cynisme, à force d'avoir chanté sur tous les tons le refus des règles, des contraintes et des vertus civiques, nous avons dissipé un capital éducatif accumulé depuis des siècles qu'il s'agit de reconstituer." Le défi est immense.
Les générations nouvelles ont de plus en plus de difficultés à opérer des distinctions entre le permis et l'interdit, le bien et le mal.
Nombre de garçons et de filles nous paraissent comme désaffiliés du corps social, de toute culture commune. Ils n'ont pas bénéficié de ces repères minimaux, donnés jadis par la famille et l'école, qui fondent justement la "civilisation des mœurs".
Or, comme toute société sécrète tôt ou tard ses propres moyens de défense, le sort promis à ces jeunes n'est guère enviable et passe souvent par la case policière ou carcérale. Les prisons se remplissent, deviennent explosives. Pouvons-nous nous satisfaire de cette situation? Tôt ou tard, nous devrons réhabiliter tout à la fois l'autorité et l'intelligence. Les deux doivent tenir ensemble. Ce qui n'exclut nullement la bienveillance et le dialogue. C'est désormais aux adultes de reprendre la main.
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(1) Ce texte s'inspire d'une chronique de Jean-Claude GUILLEBAUD parue le dimanche 17 juillet dans Sud-Ouest Dimanche.
Dernière modification le lundi, 14 novembre 2016