L'honneur d'une société se mesure à la place qu'elle accorde à celles et à ceux qui sont vulnérables, fragiles, dépendants. Notre école se devrait donc être fraternelle. La fraternité est le pilier central de la République; en effet pas de liberté ni d'égalité possible entre les citoyens  sans fraternité.

Globalement, notre système éducatif fonctionne conformément aux valeurs et aux principes affichés.

En moins d'un demi-siècle en effet, notre école s'est transformée et  a transformé la France. Grâce en particulier à une mobilisation générale et continue au-delà des alternances politiques et au travail admirable des professeurs qui ont permis cette évolution. Sans elle, les inégalités seraient bien pire, ce qui ne veut pas dire que l'école n'a pas sa part de responsabilité dans leur permanence à un niveau insupportable. Il faut être lucide sur ce constat et ne pas mettre en avant nos valeurs comme nous le faisons trop souvent pour occulter des agissements qui leur sont parfois opposés.

L'idée de fraternité est en effet incompatible avec les écarts de réussite de nos élèves dans les établissements scolaires tout comme l'est l' existence simultanée de structures éducatives en grande difficulté avec d'autres qui ne rencontrent que peu ou pas de problèmes.

D'autre part, comment supporter sans état d'âme l'échec scolaire sévère, précoce, cumulatif d'une partie de la jeunesse, essentiellement issue de familles défavorisées, échec qui met gravement  en cause l'idéal du système éducatif qui est l'égalité des enfants?

Et si nous installions la fraternité et les questions sociales au sein même des politiques nationales et locales? Et si nous prenions vraiment en charge, celles et ceux qui sont les plus en difficulté ? Une " école jusqu'au bout " en quelque sorte ; comme le disait Antoine de Saint-Exupéry " La démocratie doit être fraternité, sinon c'est une imposture."

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