Cette situation surréaliste doit nous conduire à poser le problème autrement.
Recrutons par exemple dès la licence des candidat(e)s motivé(e)s, qui ont envie d'enseigner même s'ils ne possèdent pas le niveau académique souhaité. Formons-les pendant deux, trois, cinq ans et amenons-les, par la validation des acquis de l'expérience, jusqu'au niveau master; Des titulaires d'un BTS pourraient même être embauchés dans ce cadre ,moyennant bien sûr une entrée dans le métier progressive et aménagée .
Aujourd'hui beaucoup de ces jeunes ,majoritairement issus d'un milieu populaire ne peuvent, pour la plupart, financer cinq années d'études pour devenir enseignant(e). C'est dommage !! En élargissant le vivier, en diversifiant le profil des personnels , nous disposerions de professeurs beaucoup plus aptes à faire de la pédagogie.
Si nous raisonnions ainsi ; nous transformerions un problème de recrutement en un enjeu de formation qui suppose cependant une vraie inflexion dans la culture enseignante; Nous aurions besoin de davantage de tutrices, de tuteurs pouvant offrir aux nouvelles recrues plusieurs années de "pratiques accompagnées";
Détail important : pas de clivage entre le primaire et le secondaire. En créant en 1989 le corps de professeur des écoles, en remplacement des instituteurs, le ministre de l'époque Lionel JOSPIN entendait placer sur un pied d'égalité, avec un même niveau de recrutement, les enseignant(e)s du premier et du second degré.
Si la barre reste placée au niveau du master, nous ne pourrons pas embaucher assez de professeurs, en particulier dans les disciplines les plus en tension. En mathématiques par exemple, le CAPES externe n'a permis cette année de ne pourvoir que la moitié des postes offerts.
Le recrutement à bac+5 n'a rien d'un totem !! Essayons autrement!!
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Dernière modification le dimanche, 11 septembre 2022