Or, ces nouveaux citoyens ont grandi dans un monde très différent de celui de leurs aînés, les caractéristiques sociales ne sont pas les mêmes, ils ne sont pas issus des mêmes milieux, ni confrontés aux mêmes enjeux.
Dans un premier temps, ces nouveaux citoyens ont du mal à se situer politiquement à l'inverse des baby-boomers, il faut parfois attendre plusieurs années pour qu'ils adoptent une opinion précise. Ces jeunes majeurs ne sont pas dans le rejet de la chose publique mais dans la prise de distance vis à vis des responsables politiques dont la parole est systématiquement mise en doute. Ils ont une exigence d'éthique, de transparence, de sincérité. Cette aspiration déçue génère une frustration qui, de plus en plus, mène à la colère, d'où la montée en puissance du discours anti-système.
De plus, ces citoyens qui viennent sont plus soucieux d'éliminer que d'adhérer, et se comportent face aux partis dans une logique de nomadisme électoral. Ce sont des personnes qui, grosso-modo, ont plus de risques d'être au chômage ou d'obtenir des emplois précaires dans un monde où les syndicats qui avaient autrefois la capacité de structurer politiquement les ouvriers et les employés sont de moins en moins présents.
Si nous n'y prenons garde des pans entiers de la population vont ainsi sortir des radars. Nous ne les verrons ni dans les manifs, ni pétitionner, ni dans les bureaux de vote. Cette disparition du champ politique représente un des grands enjeux démocratiques à venir.
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Dernière modification le jeudi, 23 mars 2017