La transformation de nos systèmes éducatifs au niveau mondial ne répond pas à cet impératif politique, bien au contraire.
Les Humanités, la formation du citoyen ont été délaissées au profit d'une vision techniciste des savoirs et des compétences au seul service de l'adaptation de l'individu à la vie sociale, à la rentabilité et à la compétition. Les Etats ne produiront bientôt plus que des générations de techniciens, efficaces certes mais incapables de déployer leur esprit critique, de prendre de la distance par rapport à leurs affects.
Il nous appartient désormais de promouvoir une école de la pensée qui valorise une pédagogie de l'enquête, du sens, de l'expérience, de la sensibilité, qui montre aux élèves comment les savoirs font écho à leurs préoccupations existentielles et anthropologiques pour retrouver "la saveur des savoirs" et de la culture, une pédagogie de l'intelligence collective et du dialogue pour retrouver l'esprit de coopération, une pédagogie de la lenteur qui prenne le temps, loin des injonctions à l'urgence permanente d'apprendre patiemment à penser pour faire de l'école une oasis où chacune et chacun peut être reconnu et grandir en humanité.
Toute la communauté éducative doit porter cette ambition pour être à la hauteur de ces idéaux.
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