Où en sommes-nous aujourd'hui ?
Les décisions ministérielles visent à adapter les situations scolaires au choix politique de l'austérité budgétaire. La sélection par exemple est certes avant tout un moyen de gérer une pénurie organisée dans des universités en grande souffrance. Mais, elle est présentée comme un instrument de socialisation. Couronnement d'un parcours où l'élève se doit de construire son “ projet ”, dès la classe de seconde. Elle généralise ainsi, dès l'adolescence, l'expérience de la concurrence et l'angoisse de la précarité pour les plus faibles scolairement.
Faire advenir l'individu comme entrepreneur de lui-même, telle est l'utopie néolibérale que les réformes récentes de l'école et de l'université tendent à produire. Cette philosophie a l'avantage de proposer une solution au problème de l'échec scolaire, celui des classes populaires particulièrement.Car, à défaut de tenter de se donner les moyens de le surmonter, elle permet de le rendre acceptable en le transformant en une question individuelle et non sociale. Indigne et terrifiant !!
Alors, comment répondre à ce défi à la fois brutal et insidieux sinon par le retour à l'oeuvre, à ce pour quoi les enseignant(e)s se sont personnellement et collectivement engagé(e)s ?
Faire de leur métier le huitième art en contribuant à former les artistes de demain !! Un métier pour l'honneur, l'oeuvre pour la raison, la culture, le jugement. Plus de deux siècle après Condorcet, la question du travail servile et de l'ouvrage est toujours d'actualité.
Dernière modification le dimanche, 09 février 2020