Les uns, formés dans des établissements prestigieux en bénéficient, pas les autres. Destin d’autant plus fâcheux quand on sait qu’il existe en France un traîtement social du chômage mais qui ne cible que des personnes en formation ou les publics les plus éloignés de l’emploi.Les jeunes diplômés opérationnels des quartiers n’ont ni le droit, ni l’envie, à juste titre, de les rejoindre. Ce qui leur manque, ce ne sont ni les compétences ni le potentiel mais tout simplement l’opportunité de rentrer dans le clan trés fermé des "privilégiés" auxquels les agences privées font les yeux doux.
Chaque année, de plus en plus de jeunes des quartiers arrivent sur le marché du travail, diplôme en poche. Ce succés ne va pas de soi quand on constate les phénomènes d’auto-censure et les défaillances du système d’orientation : manque d’information, projets contrariés, etc. Alors, en dépit des obstacles surmontés, ils jonglent souvent entre emplois précaires, déclassement ou subissent le chômage en s’exposant à des processus de démobilisation et de déqualification. Pour eux, c’est la double peine, ils ont joué à fond la carte de la méritocratie en s’investissant dans des études longues et ont le sentiment d’être paralysés sur la ligne d’arrivée. On ne naît pas chômeur de longue durée, on le devient.
Si l’Etat laisse ainsi s’instaurer des formes de chômage massif en ignorant cette saignée des compétences, en fermant les yeux sur les déqualifications et la démobilisation d’une population pourtant formée et disponible, il entre dans un cercle vicieux. La jeunesse représente l’avenir d’une nation.Il faut d’urgence s’inspirer de l’économie sociale et solidaire en créant, par exemple, des agences de placement à destination de ces publics.
C’est notre devoir d’aider ces jeunes. Nous avons beaucoup à y gagner.
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