Il existe des sociétés humaines qui n’ont pas de mot pour dire « ennemi ». Où la liberté est un principe inhérent à la vie. Où le mot richesse signifie « préserver l’eau pure ». Où les chefs n’ont pas le pouvoir. Où les champs ont un cœur. Où les enfants ne font pas de crises d’opposition. Où les notions de passé, de futur, s’inversent, ou parfois sont absentes. Où le « je » n’existe pas sans le « nous ». Où l’être humain apprend à devenir un don, un remède, pour la nature.
Bien plus que des étrangetés, ces particularités nous indiquent d’autres façons possibles d’être au monde, d’autres modes de relation.
Elles traduisent en réalité une connaissance profonde du fonctionnement de la vie, des écosystèmes, et une capacité à s’y inclure que nos sociétés ont perdu. À l’écoute de la Terre depuis leurs origines, les cultures ancestrales des peuples racines portent en elles le sens de ce que signifie « être humain » : faire société pour contribuer aux équilibres de la vie.
"De toutes parts, la terre nous envoie des signaux. Bouleversement climatique, perturbation des cycles de l'eau, érosion des sols, destructions des milieux, des espèces, virus émergeants .. Tout indique que les humains, au niveau planètaire, ont mal orienté leur gouvernail. Que nos choix, nos orientations collectives, ont oublié de tenir compte de celle qui nous nourrit chaque jour, qui renouvelle l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons, et tout ce dont nous sommes faits : la Terre elle-même, le système Terre, notre commun."
Face à nos crises écologiques, sociales, politiques et philosophiques majeures, elles sont sources d’inspiration.
À travers des exemples issus de ces peuples, ce livre propose huit lois ou principes inspirés de leurs visions du monde, pour régénérer, en nous et entre nous, une culture symbiotique.
"Cette voie-la, la résilience, que les sociétés racines, conscientes d'un mouvement du vivant plus vaste que l'humain, ont cultivée. C'est certainement grâce à cette voie que, malgré les assauts répétés de notre modernité qui rognent sur leur identité en même temps que sur leurs territoires, elles sont encore là, et capables aujourd'hui de nous tendre la main, avec des cultures et une pensée bien vivante."
Frederika Van Ingen est journaliste. Sa recherche se concentre sur les sagesses qui relient harmonieusement, écologie, bien-être, médecine, psychologie, art, spiritualité. Elle a publié notamment Ce que les peuples racines ont à nous dire (LLL) et a créé le « Cercle des Passeurs » pour défendre ces traditions.
Dernière modification le vendredi, 26 avril 2024