S’il est un domaine où notre productivité légendaire est prise en défaut, c’est bien celui-là. Entre école de masse, qui s’attache à assurer un bon niveau d’éducation à tous les enfants d’une génération, et école d’élite, qui sélectionne tout au long de la scolarité première les futurs dirigeants du pays, l’État n’a jamais su ou voulu trancher.
Pourtant ces deux objectifs sont difficiles à concilier, et supposent des choix en termes d’allocations de moyens et de programmes – par exemple, doit-on se mobiliser pour assurer un socle de connaissances indispensables à chacun pour s’insérer socialement, ou, au contraire, tirer les programmes vers le haut, multiplier les épreuves et les classements, ce qui permet de faire émerger les meilleurs éléments d’une génération, quitte à laisser une partie des élèves sur le bord de la route ? La seconde voie est de fait subrepticement privilégiée, mais tous les gouvernements assurent haut et fort que la priorité des priorités, c’est l’égalité des chances.
Cette stratégie floue aboutit à perdre sur tous les tableaux. La proportion d’élèves possédant les compétences de base en français et en mathématiques à la fin de la troisième diminue, en particulier..."