Avec un soutien renouvelé de la Région Nouvelle-Aquitaine, ce forum s’installe toujours plus dans le paysage des événements dédiés à l’innovation en proposant chaque année des nouveautés dédié à l'accompagnement de la transformation numérique.
La journée a été animée par Antoine CHOTARD, chef de projets Transformation numérique d'ADI Nouvelle-Aquitaine.
Les 6 thématiques abordées :
Business digitalisé - Usine du Futur - Intelligences + ou – artificielles - Transition & sobriété - Collaboration & gestion de projet - Cyber sécurité.
En parallèle des débats et conférences un ensemble de lieux de rencontres entre professionnels a fonctionné toute la journée.
Intervention de Mathieu HAZOUARD, Conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine, délégué au très haut débit et à l'économie numérique
Il formule les enjeux de la 5ème édition de la Transformation numérique.
Il insiste sur le bon travail entre l’ADI et la Région N-A pour la mission de sensibilisation et d’acculturation auprès des chefs d’entreprises. Cela a permis une accélération du chiffre d’affaires multipliée par 5 ou 6. Et il permet l’accélération de l’accompagnement des TPE et la formation des salarié(e)s.
Trois sujets sont à prendre en compte : La cyber-sécurité - La sobriété numérique - La question centrale des données.
« Manager, collaborer autrement avec le numérique »
Les chefs d’entreprise de la table ronde « Manager, collaborer autrement avec le numérique »[1] établirent le lien qui existe entre, d’une part l’activité manuelle et corporelle et d’autre part, la place du numérique dans l’entreprise.
Les pratiques présentées permettent de faire trois propositions.
- 1 : L’activité manuelle et corporelle nécessitée par l’utilisation d’un produit induit de nouveaux projets aux entreprises de production ou de service qui fournissent le matériel. La réalisation de ces projets fait appel au numérique tant au niveau de l’analyse des pratiques manuelles et corporelles qu’à celui de la production du nouveau produit. Il existe donc un rapport entre l’intelligence développée par l’activité physique sur le chantier et le développement des processus numériques au sein des entreprises.
- 2 : L’utilisation du numérique tant au niveau de la gestion de l’entreprise qu’à celui de la manutention des produits réduit les risques et la pénibilité du travail : il joue un rôle important dans les domaines de l’hygiène et de la sécurité.
- 3 : Les valeurs de l’entreprise se sont élaborées au cours de leur histoire qu’elles soient d’origine familiale ou associative née de projet de l’économie sociale et solidaire. Elles marquent de leur sceau l’évolution de l’entreprise qui introduit dans ses processus l’utilisation du numérique.
L’importance attribuée aux activités physiques soit au sein de l’entreprise soit à l’utilisation de sa production par ses clients montre le lien étroit qui existe entre le travail manuel et les apports cognitifs de la recherche développement comme le souligne Cyril GUY[2]. Il rappelle que les sciences cognitives reconnaissent ce lien de même que des études historiques et philosophiques[3].
Son expérience personnelle met bien en valeur cette relation. Il s’agit du travail des couvreurs qui interviennent sur des toitures donc avec risques de chute comme le vécut Cyril Guy lui-même.
Pour connaître l’état des toitures sans nécessairement devoir y accéder physiquement, Cyril GUY expérimenta d’abord un drone de type loisir puis constatant tout l’intérêt de son utilisation, il se dirigea vers des sociétés capables de l’accompagner pour utiliser un drone adapté et professionnel. En même temps, il acquit toutes les qualifications tant techniques que juridiques nécessaires à son utilisation.
Les images et séquences filmiques obtenues par l’utilisation manuelle de ce système, qui combine un aéronef télécommandé et une caméra numérique, permettent au chef d’entreprise une étude précise des travaux à effectuer tant au niveau du métrage que de l’état de la toiture.
Cette visualisation qui évite les risques de chute, a un double objectif.
- D’une part, elle informe le client visuellement sur les travaux à conduire et en fonction des constats du métrage et de l’état de la toiture elle permet d’établir un devis à partir de logiciels, ce devis est transmis directement aux clients par courrier électronique. D’autre part une fois le contrat signé, elle sert de base pour organiser avec les couvreurs la planification des interventions à faire tant au niveau des protections contre les risques corporels à éviter qu’aux commandes de matériaux.
Ainsi, le travail manuel et ses risques convoquent l’utilisation d’outils numériques qui en devient un auxiliaire.
- Partie d’une Association sur la collecte des papiers, Madame Josette Guillou[4] montre qu’en fonction de la diversité des déchets, leur collecte nécessite de transformer l’association en une entreprise prenant en compte de nouveaux modes de management et d’organisation : « Découvrez les offres de La Boîte à Papiers pouvant être régulières ou occasionnelles, ou nos packs personnalisés, répondant à tous vos besoins : médicaux, électriques, électroniques, de bureau, papiers, cartons… ».
Cette évolution d’une association vers une entreprise conserve son caractère d’origine d « Economie sociale et solidaire ». Si dans sa gestion, elle inclut tous les outils numériques qui permettent rentabilité et développement, elle demeure attentive au fait que la collecte des déchets, cœur du métier, nécessite une série d’activités manuelles et physiques.
Pour la responsable de l’entreprise, il s’agit bien de rechercher parmi les outils numériques, ceux qui contribuent à l’hygiène et à la sécurité de l’ensemble des manutentionnaires. Chaque fois qu’un système numérique permet de garantir une meilleure hygiène et sécurité des activités de manutention, « la boite à papiers » en cherche l’application adaptée à son milieu du travail. L’interconnexion entre les différents postes de travail permet la « fluidité des flux », l’équipement de postes à commandes numériques isole le déchet toxique de la manutention, améliore la manutention des charges lourdes et évitent les accidents du travail.
De la part de la direction, il existe un souci permanent de la santé de tous ceux qui sont exposés aux nuisances du métier lui-même. Si l’utilisation du numérique a eu un rôle moteur pour la gestion et le mangement, elle est aussi un moyen de protéger une population exposée par son activité à des risques majeurs ce qui correspond à l’esprit de l’ « économie sociale et solidaire » comprenant des contrats d’insertion, point de départ de cette société.
- C’est à l’écoute de ses clients, la plupart artisans ou entreprises de plomberie, que l’entreprise familiale Hammel devient la société Hammel, R.H qui, en se renouvelant, se transforme en Groupe AYOR comme l’explique Hilaire de Chergé[5]. [1]
Dans cette évolution, les outils numériques de gestion et de management sont déterminants.
Cependant qu’est-ce qui permis cette évolution ?
Au point de départ il y a la nécessité de faire évoluer la gestion de la fourniture du matériel nécessaire aux plombiers, entreprises ou artisans. Cela n’était pas suffisant, à partir des remarques et des nouvelles attentes de la clientèle, il fallait proposer un matériel adapté.
C’est ainsi qu’à partir des cahiers des charges établis à partir d’études sur le travail manuel et physique de la plomberie, les algorithmes du numérique servirent aux ingénieurs, aux techniciens et aux designers à proposer de nouveaux produits proches des attentes des poseurs.
Dans les deux exemples présentés, douche et la prise multiple pour plomberie, la proposition d’un nouveau matériel est réalisée en prenant en compte les difficultés d’un travail manuel et corporel exprimées par les poseurs.
Après les exposés de ces responsables d’entreprise, les consultants qui intervinrent mirent en évidence l’importance d’un choix politique d’accompagnement par la Collectivité territoriale. Cet accompagnement n’est ni une prescription ni une injonction mais il expose les types de management et d’outils disponibles qui pourraient correspondre aux attentes des entreprises et de leurs clients. Il se réalise en relation permanente, avec la chambre Régionale de Métiers, la Fédération Française du Bâtiment et la Fondation de la Fédération Française du Bâtiment.
Cette table ronde met en évidence le lien étroit existant entre tous les niveaux d’intervention au sein des PME et des TPE : il existe une demande des entreprises pour répondre à leur clientèle qu’elle soit privée ou entrepreneuriale et à l‘amélioration des règles d’hygiène et de sécurité de l’entreprise elle-même. Une politique publique régionale accompagne cette attente en développant la formation, la recherche et développement de produits proches de l’utilisation attendue et l’information sur les ressources juridiques et financières disponibles. Cet ensemble, comme le présente Antoine Chotard[6], se construit avec les ressources techniques du numérique.
Débat Mouvant
Animé par Thierry ROUBY, coordinateur du Syndicat régional des professionnels de l'informatique et du numérique SYRPIN et Marion OUDENOT-PITON, chef de projets Industries des loisirs pour ADI Nouvelle-Aquitaine
Le débat mouvant (encore appelé Jeu de positionnement) est une forme de débat dynamique qui favorise la participation.
- Un animateur raconte une histoire volontairement polémique. Il propose à certains moments clés de l'histoire aux participants de se positionner physiquement dans la salle, "ceux qui ne sont pas d'accord avec ce qui vient d'être dit d'un côté, ceux qui sont d'accord de l'autre".
- Personne n'a le droit de rester au milieu (sans avis), le fait de se déplacer réellement pousse à choisir un camp et des arguments.
- Une fois que tout le monde a choisi "son camp", l'animateur demande qui veut prendre la parole pour expliquer son positionnement.
- Pour initier le débat, il peut commencer par demander qui est fortement positionné par rapport à ce qu'il vient de dire.
- Quand un camp a donné un argument, c'est au tour de l'autre camp d'exprimer un argument. C'est un ping-pong. Mais si un argument du camp opposé est jugé valable par un participant, il peut changer de camp.
De 11 h 15 à 12 h 15 : Rassurez-vous sur le quotidien numérique de l'entreprise !
Cette première session matinale de débat mouvant s'est attardée sur les enjeux du numérique au service de notre quotidien d'entreprise. L'occasion d'avoir de bons conseils sur des questions récurrentes liées à notre transformation numérique : Comment identifier les bons experts en AMOA AMOE / Comment sécurisez ma production ? Mon système d'information ? Comment mieux associer mes salariés ? Comment favoriser la formation et la pratique digitale ? Pourquoi simplifier ma relation avec mes prestataires.
Les règles du jeu permettent trois catégories de personnes pour échanger sur les affirmations : « D’accord », « Pas d’accord » et au centre « La rivière du doute ».
Affirmation 1 : L’affaire du dirigeant, sans stratégie claire et affirmée, rien ne peut être impulsé !
Affirmation 2 : Pour une entreprise, la transfonum c’est nébuleux, il n’y a pas de référentiel, ni même de méthode ou de définition commune !
Affirmation 3 : Pour être efficace, chaque salarié et/ou dirigent doit obligatoirement avoir des compétences digitales !
Affirmation 4 : Le RGPD, c’est une contrainte de plus imposée par les politiques ! Seules les grandes entreprises ont la taille critique pour capitaliser sur les données connectées !
Affirmation 5 : Transformation numérique rime forcement avec agilité et sobriété numérique !
Et c’est durant plus d’une heure d’échanges entre celles et ceux qui étaient POUR, celles et ceux qui étaient CONTRE et celles et ceux qui ne prenaient pas position, même s’ils ou elles choisissaient un camp suivant les arguments évoqués, que les arguments se sont échangés, permettant ainsi une vraie appropriation de contenus et de stratégies conquérantes par rapport au numérique dans les entreprises.
Cette démarche pourrait être utilisée dans les établissements scolaires.
La rencontre d’étudiants de « l’Ecole des Communications Visuelles » participant à la manifestation montre tout l’intérêt que ces manifestations suscitent auprès des générations montantes. Pour les enseignants et les étudiants des universités, les responsables des structures qui suivent l’évolution des politiques publiques de la formation professionnelle, ces manifestations sont l’opportunité de créer des relations avec des responsables des entreprises régionales qui peuvent devenir des correspondants et des intervenants potentiels.
Numérique & Environnement : on accélère ou on décélère ?
La table ronde-débat proposé en partenariat avec RENDEZ-VOUS DES FUTURS, a été animé par Eloi CHOPLIN, fondateur de TRIPLE C, en relation avec Antoine CHOTARD.
La sobriété numérique est devenue une priorité de la région Nouvelle-Aquitaine à la croisée des enjeux des transitions numériques et environnementales. Ce terme traduit la nécessité de faire évoluer nos pratiques numériques très consommatrices d'énergies pour la vidéo, le stockage des données, photos et milliards de mails et en matières rares pour les appareils et infrastructures. Elle questionne aussi les bonnes pratiques de conception des services, des applications. Les entreprises en transformation vont donc devoir intégrer cette dynamique. Et les prestataires technologiques devront savoir agir et rassurer sur ce sujet.
En parallèle à ce constat, il s'agit également de mettre en avant que la transformation numérique des services et de la production des entreprises régionales peut contribuer aussi fortement à une meilleure gestion des ressources et donc à la sobriété que les changements environnementaux et la pollution impliquent dans nos modes de développement.
Sont intervenu(e)s :
- Mathieu HAZOUARD, Conseiller régional Nouvelle-Aquitaine en charge de l'économie numérique et du THD, FEUILLE DE ROUTE NEOTERRA
- Vincent COURBOULAY, Maître de conférence - Université de la Rochelle et Directeur scientifique de l'Institut Numérique Responsable (17)
- Eric DEROUTEAU, Président de la FIMEA Nouvelle-Aquitaine et directeur de GREEASE (33)
- Céline RIGAUDIE, directrice commerciale de COMERSO (33)
- Louis DUSANTER, project engineer - energy simulation de BERTIN technologies (projet ENERSQUID)
- Jean-Emmanuel GILBERT, Directeur Développement en commercial et R&D AQUASSAY (64)
- Neela TIBAYRENC, Coordinatrice du CLUSTER PAYS BASQUE DIGITAL (64)
- Ercole GALLACCIO, Directeur général de GAMAC - Dir. Dev. Commercial de SOSTRADATA(23)
- Nicolas CASTAY, Directeur du GIP LITTORAL
La vidéo de cette table ronde-débat a permis aux intervenantes et intervenants d’entreprises et d’organismes de la Nouvelle-Aquitaine de s’approprier les problématiques et les solutions formulées.
Prendre son temps pour la regarder et l’écouter, permet, à l’évidence, de se rendre responsable de l’utilisation des infrastructures et des usages du numérique mondial.
Les vidéos de la rencontre
10 vidéos sont disponibles : http://bit.ly/matransfonum2020_vidéos, chapitrées selon les formats et thématiques (numérique & environnement, produire à l’heure de l’IA, collaborer et manager autrement, les dispositifs de soutien régionaux….)
Alain Jeannel – Marcel Desvergne
[1]Disponible sur : http://bit.ly/matransfonum2020_videos
[2]Gérant chez FC distribution, LIEU DIT LA SEGUINIE 24480 Le Buisson-de-Cadouin
[3]Jacquet H., L’intelligence de la main ? L’artisanat d’excellence à l’ère de la reproductibilité technique, L’ Harmattan, 2012. ;
Sennet R., Ce que sait la main, la culture de l’artisanat, traduction Albin Michel 2010, 1ère édit : The crafsman, Edit Allen Lane 2008. 220
ZDRAVKO RADMAN (ÉD.) main, un organe de l’esprit : ce que le manuel dit au mental, The Hand, an Organ of the Mind : What the Manual Tells the Mental, MIT Press, 2013, 433pp.
[4]Présidente, Directrice générale de « la boite à papiers » Entreprise responsable et de l’économie circulaire, 8720 Limoges.
[5]Hilaire de Chergé, Secrétaire Général du groupe AYOR, 24430 Marsac-sur-l’isle
[6]Chef de projets Transformation numérique d'ADI Nouvelle-Aquitaine
Dernière modification le lundi, 06 juillet 2020