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Le Mercredi 12 Décembre, nous avons eu l’honneur de proposer une présentation de notre veille sur le thème "usages pédagogiques des réseaux sociaux" lors de La 3ème Rencontre « Au doigt & à l’œil » organisée par l’An@é.
A travers ce post, nous vous proposons de lire notre travail ; Le diaporama présenté lors de cet évènement est aussi en ligne sur Slideshare, il comprend notamment la webographie utilisée.
 
Les médias sociaux sociaux sont des outils qui désignent "un ensemble de services permettant de développer des conversations et des interactions sociales sur Internet ou en situation de mobilité, alors que les réseaux sociaux reflètent une communauté d’individus qui interagissent". (Frédéric Cazzava, 2009)
Genèse de l’utilisation des réseaux sociaux à des fins pédagogiques (@GarraManuel, @DaphneMathelier)
 

L’utilisation des réseaux sociaux s’est généralisée depuis l’année 2007.

 
On peut s’interroger sur les raisons qui ont poussées les professeurs à utiliser les réseaux sociaux et quels ont été les premiers usages. C’est en constatant que leurs élèves passaient de plus en plus de temps sur ces réseaux, que certains professeurs - utilisateurs de ces réseaux - ont décidé de les utiliser à leur profit en leur ajoutant une perspective pédagogique. A leurs débuts, les réseaux sociaux étaient utilisés pour permettre aux individus d’échanger entre eux et pour qu’ils puissent partager des informations et les diffuser. Très vite les élèves se les sont appropriés et pour pouvoir les utiliser comme outils d’apprentissage les professeurs dans un premier temps ont dû innové et développé des pratiques pédagogiques en lien avec Internet. Le but étant d’attiser l’intérêt des élèves et de mettre en perspective l’enseignement dispensé en classe avec des contenus virtuels. 
 
Parmi les premiers projets pédagogiques en lien avec les réseaux sociaux on peut citer la première “twittclass” française lancée à la rentrée 2009 par un professeur d’Histoire-géo, Laurence Juin, dans un lycée professionnel de La Rochelle. En mai 2011 on en comptait 80 dont 50 en France.
 
L’utilisation de Facebook par les enseignants est, elle, plus hésitante. Les professeurs-documentalistes utilisent plus volontiers Facebook pour diffuser des informations concernant leur CDI ou pour proposer des outils complémentaires (à titre d’exemple le CDI du lycée de l’Immaculée Conception à Laval a ouvert une page Facebook dès septembre 2009). Certains professeurs seraient à même d’enseigner l’utilisation de ces réseaux sociaux dans le sens où ils connaissent et maîtrisent précisément les fonctionnalités de ces réseaux. Néanmoins l’usage des réseaux sociaux à des fins pédagogiques s’il se généralise demeure encore une expérience novatrice.
 

Quels réseaux sociaux utilise-t-on à l’école primaire ? (@jbourguet, @amelina_def)

 
En effectuant nos recherches, on a pu voir que Facebook n’était pas utilisé à l’école primaire en raison de l’âge des enfants. En effet, un compte Facebook ne peut être ouvert qu’à partir de 13 ans. En revanche, Twitter est beaucoup utilisé à l’école primaire : on recense 112 twittclasses en France.
 
Pour mettre en place une twittclasse, il faut soumettre le projet à la direction, aux parents et à l’équipe pédagogique. De plus, l’enseignant doit créer un compte classe pour mettre en place les séquences pédagogiques. L’intérêt pédagogique de Twitter est de permettre aux élèves de s’exercer à l’écriture et à la lecture. Ainsi, Twitter est utilisé de différentes manières : les élèves font des commentaires,racontent leur classe de découverte et font des exercices de mathématiques. Pour tweeter, les élèves se servent de tablettes, de tableaux numériques, d’ordinateurs, de logiciels d’écoute de tweets et de smartphones.
La twittclasse permet donc des interactions entre le groupe classe, l’élève , les parents, les autres classes, les abonnés et l’enseignant. Pourtant, l’utilisation de Twitter en classe est appréhendée. Les enseignants ne savent pas maîtriser Twitter et Twitter est considéré comme quelque chose de dangereux puisqu’il est “un réseau social ouvert”.Mais, il existe des guides pour les enseignants à la formation de Twitter. Du côté des élèves, la formation à Twitter prend plus de temps que l’expérimentation ce qui peut être un inconvénient à la Twittclasse.
 
Selon l’article d’Aurélien Jean sur le site du Cefrio,“Twitter est un excellent moyen d’enseigner, d’apprendre et de communiquer dans une salle de classe mais il faut pour cela que le cadre de travail soit bien défini et que le projet soit soutenu par les différents acteurs impliqués”.
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Quels réseaux sociaux utilise-t-on dans le secondaire ? (@NicolasBusquet1, @altorres_t)

 
Dans le cadre de l’enseignement secondaire, beaucoup de professeurs et encore plus d’élèves, font appel aux médias sociaux tels que : Twitter, YouTube, Picasa, MySpace, LinkedIn, Flickr, Skyblog, etc. 
 
Quels sont les enjeux et l’impact pédagogique auprès des adolescents du secondaire ? Nous nous attacherons à y répondre en analysant brièvement les intérêts et les limites des usages pédagogiques de ces outils. Étant donné l’âge moyen des élèves au collège, il est pertinent de les sensibiliser aux enjeux de l’identité numérique, et de les responsabiliser face à l’utilisation des réseaux sociaux.
 
L’enjeu majeur consiste à protéger la confidentialité de ses données personnelles. D’après Audrey Miller, les élèves devraient être amenés à signer une charte d’usage des médias sociaux . De plus les enseignants peuvent s’inspirer d’expériences vécues par les élèves où l’identité de ces derniers a été compromise ; on peut alors souligner les aspects positifs des médias sachant qu’il est plus facile de parler avec un avatar ou un pseudo. Adopter une attitude responsable (pas de menace ni d’insultes...), respecter des règles et des obligations, sont les maîtres-mots du vivre ensemble en ligne. Philippe-Didier Gauthier (automne 2008) propose une solution pour construire son identité en ligne et la contrôler, à l’aide d’un portfolio numérique pour valoriser ses compétences. 
 
Au lycée, les médias sociaux sont davantage exploités dans le cadre d’un travail collaboratif de recherche. En effet, ils permettent non seulement de créer des interactions, de communiquer, d’échanger (ex : forum), mais aussi d’ouvrir une classe “hors-les-murs” (complément du cour en présentiel) et au-delà du temps scolaire. 
Les professeurs se mettent alors au service des élèves, et ne sont plus les seuls détenteurs du savoir, par exemple pour réviser la baccalauréat ou encore, réaliser un projet d’écriture autour du cinéma avec Twitter. Cependant, quelques difficultés peuvent être rencontrées quant au temps supplémentaire nécessaire à la formation des professeurs et à la sécurisation des données. Des questions d’ordre pédagogiques émergent aussi telles que : Puis-je garder une certaine distance professionnelle en devenant “ami” avec mes élèves ?, Utiliser ces outils est-ce vraiment efficace dans l’apprentissage, quels sont les résultats ?
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Quels réseaux sociaux utilise-t-on dans le supérieur ? (@_lrichard, @jmainhaguiet)

 
Actuellement, les nouvelles technologies prennent une place capitale dans le quotidien des gens plus particulièrement des jeunes adultes. L’utilisation du web et des réseaux sociaux est au coeur de leurs pratiques. Conscient de cette évolution, l’enseignement supérieur souhaite exploiter ces ressources pour proposer des enseignements actualisés et adaptés à la vie des étudiants. C’est dans ce cadre que les enseignants veulent varier et adapter leurs techniques d’enseignements en prenant en compte les nouvelles attentes des étudiants. 
 
En intégrant l’usage des réseaux sociaux, les enseignants ont pour objectif d’apprendre aux étudiants à distinguer les savoirs pertinents, à partager et confronter leurs connaissances tout en offrant un mode original de dialogue. Ils souhaitent mettre en avant ces nouveaux outils d’accès et de contrôle de la connaissance. Du point de vue de l’université, les réseaux sociaux sont des ressources très utiles pour créer des liens et un sentiment d’appartenance entre le corps professoral et les étudiants. Ils permettent de valoriser et de communiquer à distance l’image et la notoriété de l’université. Pour mettre en oeuvre leurs objectifs pédagogiques, les professeurs proposent aux étudiants d’utiliser des environnements collaboratifs (Elgg, les Wikis) qui favorisent le partage, la co-construction de connaissances et l’écriture collaborative. 
 
À l’aide de Facebook et de Twitter, communautés virtuelles permettant l’émergence d’espaces d’apprentissage personnels, les étudiants peuvent partager en ligne leurs intérêts pédagogiques et/ou personnels. L’outil de curation Scoopit dans l’enseignement supérieur permettant de rassembler tout type de document sur un thème donné. Delicious comme Diigo est mis en avant pour sa capacité à regrouper toute une série de liens ( articles, images, photos, vidéos) sur un même sujet.
 
Ces deux outils sont riches de contenus divers susceptibles d’enrichir les connaissances et l’apprentissage des étudiants. Facebook et Twitter, sont des moyens de communiquer sur les animations, les évènements et informations utiles à l’attention des étudiants. A l’aide de ces outils, les universités veulent créer des communautés autour de la marque de l’université. Pour illustrer ce thème d’étude, nous avons relevé plusieurs exemples d’exploitations pédagogiques de ces réseaux sociaux au sein de l’enseignement supérieur.
 
Eric Delcroix, enseignant, Community-Manager de l’UFR IDIST de l’Université de Lille utilise Facebook depuis 3 ans dans le cadre de projets d’années avec ses étudiants. En 2009, il a mis en place une expérience en cours avec Twitter dans le cadre d’exposés. Concernant l’université de Leicester, elle s’est intéressée aux médias sociaux et à la possibilité de mettre en place un réseau de partage et de réflexion entre étudiants et professeurs. Le but est de fournir des informations relatives aux cours (liens, dossiers…), d’ouvrir un forum de discussion sur lequel étudiants et professeurs peuvent débattre des sujets évoqués, revenir sur les points à éclaircir.
 

Quelles sont les pratiques européennes ? (@LefebvreChris16, @lucie_ruffin)

 
Mettre en oeuvre une veille de quelques semaines sur les pratiques européennes s’est avérée difficile. En effet, nous nous sommes heurtées à un manque d’information concernant les pratiques hors France. 
En France les expériences de twittclasses sont nombreuses et le site Twittclasses-posterous.com recense rien que pour cette année une cinquantaine de classes francophones. 
 
Concernant la Grande-Bretagne, un article de la BBC rapporte les propos d’un responsable en éducation en Angleterre, Stephen Heppell  : "Les écoles doivent intégrer les technologies des mobiles, les jeux, les podcasts et les réseaux sociaux, elles doivent aussi rompre avec le modèle traditionnel de la classe et des programmes.
Nous avons besoin de séquences de travail moins morcelées et nous devons permettre aux jeunes de prendre en charge leur apprentissage". 
 
Dans une i-classe de Wattrelos en France le professeur de la cité scolaire Zola utilise avec ses élèves un compte Twitter pour l’aide aux élèves (soutien), pour travailler sur la méthode de rédaction, écrire des résumés de leur travail en classe et faire des mindmappings qu’ils envoient via Twitter. Au Danemark, l’utilisation d’Internet lors du passage de notre équivalent du bac est autorisé depuis 2009 et devait être généralisé en 2011.
 
Cet article posté par @jbourguet a été écrit par notre collectif.
Dernière modification le jeudi, 01 avril 2021
Dixdoncdocs

Nous sommes un collectif de dix futurs professeurs documentalistes (Iufm Aquitaine) en veille permanente sur des sujets tels que les serious games, les réseaux sociaux, les usages pédagogiques...