Qui n'a pas prononcé cette phrase: "Arrête de pleurer, ce n'est rien" ou "Ne pleure pas, tout va bien". Les pleurs sont, jusqu'au langage oral, un moyen pour le tout petit d'exprimer ses ressentis, de communiquer sur ses besoins, sur son état émotionnel.
N'oublions pas non plus que l'enfant est "interactionnellement mimeur"; c'est en mimant qu'il intègre le monde, il " l'intussusceptionne" dit l'anthropologue Marcel JOUSSE pour "rejouer" ensuite les interactions avec l'environnement, les êtres et les objets qui l'entourent.
Le mouvement est tout aussi essentiel car le petit humain pense avec son corps et avec ses émotions.
Grande alors est la tentation de voir très tôt l'ombre du statut de l'élève planer dans l'accompagnement. Le regard porté sur l'enfant se charge alors des attendus sociaux de l'école (assis, immobile, silencieux) mais ce n'est plus de l'enfant dont il s'agit mais bien de l'élève en devenir. Nous anticipons et nous projetons nos désirs, "pétri(e)s de cette pédagogie de l'impatience", négligeant le fait que "les marches de la complexité se gravissent lentement "(Hélène TROCME-FABRE); C'est bien parce que le "tout petit" aura pu se construire psychiquement à son rythme par le mouvement qu'il pourra ensuite se poser physiquement, reflet de son bien-être psychique.
L'enfant est un être autonome avec un mode de pensée et un développement particulier. Il est nécessaire de prendre soin de lui, de maintenir, de créer, des espaces de "possibles" dépourvus d'attentes collées à la vision d'adulte.
Laissons-les se construire à leur rythme, ils ont tout le temps de devenir grands!!
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Dernière modification le mardi, 06 juillet 2021