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Certes, elle fournit une mine d’informations sur l’état de notre école mais elle ne dit pas tout. Elle mesure des compétences essentielles mais n’évalue pas les compétences sociales, civiques, morales, artistiques plus difficiles à traiter par les statistiques.
Ce qui est regrettable, c’est que PISA ne mesure pas non plus la maîtrise des programmes scolaires mais se focalise sur tout ce que tout jeune devrait posséder pour avancer dans sa vie future, c’est à dire ses aptitudes à utiliser ses savoirs dans des contextes quotidiens, capacités à comprendre, analyser, raisonner, ce qui est assez réducteur.
Plus problématique est l’usage qui est fait de PISA. Tous les trois ans, l’attention médiatique se porte sur les classements des pays, du meilleur au moins bon. Or, il faut savoir que l’étude porte sur de petits échantillons d’élèves et présente des marges d’erreurs.
Mais surtout, PISA ne prend en compte que des jeunes de 15 ans scolarisés, ce qui engendre des ambiguités, car tous les pays n’ont pas cette exigence.
Reconnaissons toutefois que la nouvelle édition de PISA confirme que l’école française reste malade de ses inégalités. La relation entre performance et milieu socio-économique est l’une des plus fortes de l’OCDE. Est-ce à dire que les efforts entrepris ces dernières années, scolarisation précoce, refonte de l’éducation prioritaire, dispositif « Plus de maitres que de classes » ont été vains ? Les réformes mises en oeuvre par l’actuelle majorité portent sur le primaire, et en cette année 2016-2017 seulement sur le collège.
La refondation de l’école pourra être pleinement évaluée à l’aune de PISA 2018, voire 2021. Attendons et surtout, ne relâchons pas nos efforts!!!