Un voile pudique est jeté sur ces populations parmi lesquelles nous dénombrons malgré tout 3 millions d'élèves, soit environ un sur cinq.
Des problèmes de temporalité, de continuité de l'Etat expliquent en partie ce phénomène sans oublier des choix politiques qui fragilisent de plus en plus les populations les plus précaires.
Le système scolaire français est héritier, depuis la troisième République d'une logique d'élitisme républicain. Or, les seuls susceptibles de le transformer en profondeur sont celles et ceux qui, précisément en ont bénéficié et n'ont aucun intérêt à modifier un modèle qui les satisfait. Cette hiérarchie est organique et consent toutefois à autoriser à la marge quelques mobilités sociales ascendantes au compte-goutte pour donner des gages au principe d'égalité des chances mais, structurellement, le système contribue au maintien de l'ordre établi.
Lutter contre les inégalités sociales n'apparait probablement pas comme un enjeu stratégique, délégué aux acteurs de terrain sans toutefois leur donner les moyens de pouvoir le faire. Les populations pauvres ne sont hélas pas en mesure d'installer un rapport de force avec l'Etat. Ces "sans voix de l'Education nationale" sont, d'une certaine manière "les oubliés de la République."