En compagnie d'Hélène TROCME-FABRE, questionnons-nous !" Le questionnement diffère de l'interrogation, il fait appel à la fascination du potentiel de l'autre toujours neuf et en devenir. Ancré dans le VIVANT, le questionnement nous met en relation avec nos semblables, nous ouvre à leur mystère, à l'inattendu, élargit notre horizon et nous nourrit ".
Nos problèmes sont souvent insolubles, nous le voyons bien, parce que nous les formulons dans l'urgence d'y remédier.
Avec l'exigence d'un résultat immédiat, tangible, concret qui nous fait accélérer les étapes d'un parcours qui devrait commencer par un constat, une observation de la situation, des causes, des conséquences, des relations présentes ou absentes.Le risque est d'en rester là, de se contenter de tourner dans une boucle, du constat à l'analyse et de se réfugier dans un des axiomes bien connus " c'est la faute de l'institution ", " on n'a pas les moyens ", " on n'a pas été formé pour ça "!
A ce stade, l'urgence est d'ouvrir l'une des fenêtres: "Et si?"
Et si, nous prenions appui sur ce que nous savons aujourd'hui du VIVANT, de son potentiel non encore utilisé, des possibilités infinies de nos mémoires, de nos intelligences, des exigences du bon fonctionnement de notre cerveau, de son besoin vital de se repérer dans un contexte, de reconnaître et d'organiser la complexité, de se connecter à l'environnement et aux autres, d'ancrer de nouvelles connaissances dans sa propre histoire, de choisir, de créer, d'échanger, de comprendre ?
Et si, nous tenions compte de nos représentations et de celles des autres pour repérer que la diversité est une loi de la nature, pour évaluer ce qui nous freine et nous fige dans l'avancement vers une réponse à nos problèmes ?
Et si nous acceptions de changer le projecteur, c'est à dire de voir autrement, d'écouter autrement, de créer un espace de questionnement pour entrer dans une autre logique que la logique de vérité : juste/faux, bon/mauvais, réussite/échec.
Et si, nous nous posions sans relâche la question; " Pourquoi faisons-nous ce que nous faisons, comme nous le faisons, là où nous le faisons, quand nous le faisons ? " C'est à dire la question importante entre toutes de notre finalité (au-delà de notre objectif ").
Nous avons besoin aujourd'hui d'un système de valeurs et de références clair, transparent, ouvert et non clos par la routine, la frilosité ou la peur du risque.
Ce système représente les points d'appui de nos expériences, de nos savoirs, les idées-forces qui nous permettent d'agir en cohérence avec nous-même.
C'est un système vivant qui demande à être nourri, alimenté par notre questionnement, précisément à la recherche d'équilibre et non par des croyances héritées ou empruntées.
La véritable urgence est de faire émerger une barrière vivante contre les ravages du prêt à penser, du prêt à croire, du prêt à faire, du prêt à dire. Cette barrière est à construire ensemble, par tous les partenaires de la situation éducative, avec les briques du VIVANT, à savoir les mots-clés qui le et nous traduisent : (se) relier, (se) reconnaître, s'auto-organiser, se savoir en devenir.
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Dernière modification le mercredi, 12 mai 2021
