L’enseignement supérieur compte désormais 2,4 millions d’étudiants. Formidable mutation qui a permis à notre pays de gagner la bataille du nombre mais qui, dans le même temps, a perdu celle de la démocratisation d’accès à la réussite. Les enquêtes le démontrent ; les résultats de l’école française sont médiocres comparés à ceux des pays similaires. Pire, en France, l’origine des élèves pèse plus lourdement dans leur destin scolaire. Loin de corriger les déterminismes sociaux, familiaux, ethniques, l’école a tendance à les aggraver. Devant ce gâchis scolaire, démocratique, économique, c’est le chacun pour soi qui domine, celui des familles, celui des enseignants, celui des collectivités locales.
ECOUTER LE PODCAST
L’affaire des rythmes scolaires vient de le démontrer de manière flagrante. Monsieur le Ministre a raison de vouloir combler le gouffre entre l’incantation égalitaire des discours et la dure réalité du terrain. Comment ? C’est la question à laquelle il doit tenter de trouver des réponses. Ses prédécesseurs vantaient les mérites des 80% des jeunes au niveau bac. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Définir un projet éducatif, c’est repenser un projet de société. Vaste programme qui, malheureusement en France, est lié au calendrier électoral où tout nouveau venu s’interdit de lancer une réforme qu’il mettre inéluctablement en chantier, réforme qui sera, par la suite, détricotée par son successeur.