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Avec la suppression de dédoublements, des effectifs chargés, difficile de mettre en ouvre une pédagogie innovante. Monsieur le Ministre a-t-il encore les moyens de la refondation qu’il a souhaité impulser ? L’heure est désormais aux restrictions, à la réduction de la dépense publique. La négociation du budget de l’éducation nationale doit s’effectuer au regard de la nouvelle politique présidentielle qui devrait se traduire par 53 milliards d’économie d’ici à 2017 sans que soient précisément connues les mesures permettant de dégager ces sommes. Avec son million de fonctionnaires, l’éducation est un vivier potentiel susceptible d’être mis à contribution. N’oublions pas que, depuis 2012, Monsieur le Ministre a su imposer son projet de rénovation de l’école (54 000 postes dégagés et budgétés jusqu’en 2017) mais au détriment des autres ministères qui ont supprimé des emplois. Ces engagements seront-ils tenus ? La nouvelle politique présidentielle ne semble plus mettre l’éducation au tout premier plan de son action. L’Etat pourra-t-il créer des postes de professeurs tout en réduisant ses dépenses ? Difficile à envisager. Reste à redéployer les moyens à l’interne. De quelle marge de manoeuvre Monsieur le Ministre disposera-t-il ?
En attendant, sur le terrain, les enseignants souffrent, s’interrogent et ne voient pas concrètement les effets de la politique menée rue de Grenelle. Ils ont l’impression d’être victimes d’une gestion purement comptable qui confond égalité et équité, ne prend pas en charge suffisamment les disparités locales, ni l’hétérogénéité des publics accueillis dans les établissements.
Faire des choix, c’est gouverner mais attention à ne pas désespérer un corps professoral malmené dans la décennie passée. L’éducation ne doit pas être sacrifiée sur l’autel des restrictions budgétaires.