Un jour, ils traversent seuls la rue. Le surlendemain, ils s'aventurent jusqu'à la boulangerie. Et puis,sans crier gare, ils s'établissent dans une autre ville, un autre pays pour se forger un autre destin.

Eduquer, du latin ex-ducere, "guider, conduite hors de" ne désigne rien d'autre que ce long processus d'extériorisation, par la confiance tissée par des liens familiaux. Mais quand il n'y a plus d'extérieur ou si limité qu'il devient dérisoire, que faire?

Mesurons-nous le bouleversement anthropologique induit par cette sédentarité prolongée? Nous sommes taillés pour de grands horizons !! Mais, il serait injuste d'imputer ces limitations à la seule pandémie.

Depuis des décennies en effet le périmètre d'exploration des jeunes s'amenuise inexorablement.

En 2007, un médecin britannique a cartographié le déplacement des enfants au sein d'une famille dans le Yorshire du Sud, sur quatre générations. A huit ans, le petit Edward se rend seul à 300 mètres de chez lui tandis qu'en 1979, sa mère fréquentait la piscine située à 800 mètres. Au même âge, en 1950, son grand-père s'éloignait de plus d'un kilomètre et demi pour explorer la forêt. Bien loin des 10 kilomètres parcourus par son arrière grand-père pour aller pêcher. 

Que ce temps semble irréel !!! Etrange époque où les écrans nous connectent à la planète mais où se perd notre lien charnel aux paysages, à la nature, à l'ivresse des routes !!! Un lien qu'il devient urgent de vivre et surtout de transmettre.

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