Depuis des années, l’institution scolaire boude le redoublement. Et pourtant, c’est une pratique sociale qui cristallise beaucoup de tensions, en premier lieu au sein même de la classe. Ecouter le podcast.
Sa suppression rendra vraisemblablement le métier d’enseignant plus difficile car, c’est souvent par la menace que l’ordre scolaire est maintenu. Sans prise en compte de cette dimension, nous risquons de déséquilibrer le système éducatif.. Chez les parents ensuite, le redoublement est vécu comme une sorte de seconde chance, permettant d’éviter une réorientation vers la voie professionnelle. Nous pouvons certes y remédier en expliquant aux familles que ces filières n’ont rien de dégradant, bien au contraire. Encore faut-il être crédible !!! Ä côté de bons lycées professionnels où les élèves s’épanouissent, existent aussi des établissements ghettoïsés, sans perspectives.
Lutter contre le redoublement implique donc un investissement dans ces secteurs en évitant la dégradation de certaines filières.
La diminution du taux de redoublement vise en premier lieu la lutte contre le décrochage mais permet aussi la réalisation de substantielles économies budgétaires. Si cette pratique démodée et inefficace prend fin, il va falloir réinvestir ces gains financiers vers les élèves et les professeurs. C’est la seule manière de réduire les tensions qui donnent encore du sens au redoublement.
A défaut, ce sont les classes défavorisées qui, encore une fois, en pâtiront !
Etude européenne sur le redoublement
Dernière modification le mardi, 03 mars 2015