Un quart des enfants d’ouvriers ou d’employés quittent ainsi l’université,(16% pour l’ensemble des étudiants). Cette discrimination sociale est inquiétante car elle concerne une large partie de la jeunesse.Les critères d’accès aux filières sélectives contribuent à la répartition très inégale des privilèges d’éducation. Comme si, une forme d’état social oligarchique persistait au sein de notre démocratie.Mentionnons également le rôle de l’enseignement supérieur privé, souvent coûteux, qui attire de plus en plus d’étudiants aisés.
Alors que le nombre de jeunes qui poursuivent leurs études à été multiplié par sept en 50 ans, il a à peine doublé dans les cursus élitistes.
Les élèves des écoles d’ingénieurs représentaient 14% des étudiants dans les années 1910, 3% en 2010. Il y a un siècle, les promotions de polytechnique comptaient 250 élèves, 400 aujourd’hui. Pour garder la proportion, ils devraient être plus de 10 000. Là est le défi. Une démocratisation réussie doit rendre une ressource accessible sans la dévaluer. Sinon, nous sommes dans la massification. La valeur de la formation universitaire s’est perdue au fil des décennies, elle n’a pas su se constituer comme la voie royale pour former les élites économiques et politiques, ce qui est le cas dans le reste du monde. Ce n’est pas une sélection mais une différenciation qu’il faut mettre en oeuvre.
L’université représente aujourd’hui un espoir pour la jeunesse. Il convient de proposer à toutes et à tous des formations de qualité en lesquelles ils puisent une réelle confiance en leur avenir.
Patrick Figeac
Dernière modification le lundi, 07 août 2017