Vous l’aurez compris, après tous les espoirs placés dans l’introduction des TIC à l’école, on constate que ces technologies n’ont ni révolutionné la pédagogie ni vraiment impacté les résultats des élèves. Pourtant des sommes considérables ont été investies depuis les années 80 en équipement et en développement d’infrastructures. Les usages pédagogiques numériques n’ont pas suivis, les innovations restant souvent le fait d’enseignants passionnés, militants.
Il y a en fait un paradoxe : le numérique, et notamment le web 2.0 (les réseaux sociaux, le partage, la collaboration, etc.) offre des possibilités pour le moins intéressantes, mais il est plus confortable d’utiliser les TIC pour faire ce que l’on sait déjà faire.
Ceci explique le succès de logiciels de création de diaporamas comme Powerpoint ou l’engouement pour les vidéoprojecteurs et les tableaux blancs interactifs, qui permettent de continuer à faire comme avant (combien utilisent les TBI de manière vraiment interactive ?).
La question de l’impact des TIC sur la réussite des élèves est mal posée, car elle suppose que le numérique n’a pas modifié notre rapport au savoir (ou du moins notre rapport à l’accès à ce savoir) et aux apprentissages et que l’on peut mesurer ses effets avec des grilles d’analyse qui datent d’avant l’arrivée du numérique. Telle la Petite Poucette de Michel Serres, les élèves baignent dans un environnement gagné par le numérique. La question essentielle ne concerne pas l’impact des TIC mais plutôt de savoir quelle pédagogie peut profiter efficacement du numérique d’une part, et d’autre part de savoir quelles solutions technologiques peuvent soutenir des apprentissages en constante évolution.
Ce dossier fait le point sur les recherches concernant le numérique dans le secondaire. Pour le citer :
Thibert Rémi, « Pédagogie + Numérique = Apprentissages 2.0 », Dossier d’actualité Veille et Analyses (79), novembre 2012, p. 21. <http://ife.ens-lyon.fr/vst/DA/detailsDossier.php?parent=accueil&dossier=79&lang=fr>