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Le 12 mars 2020 s'est achevée la phase d'inscriptions ouverte le 22 janvier 2020. Du 13 mars au 2 avril 2020, les candidats ont procédé à la vérification de chaque dossier et pu ajouter divers éléments complémentaires (les "suppléments au dossier" concernant tout ce qui est de l'ordre du développement personnel).

Ce travail de finalisation des dossiers accompli, il a fallu confirmer chacune des candidatures exprimées. Ensuite, la balle a changé de camp. Jusqu'au 2 avril, les acteurs principaux étaient les familles et les personnels (de direction, enseignants, d'orientation...) concernés au sein des établissements scolaires. Depuis le 3 avril, les dossiers de candidature ayant été envoyés par le lycée fréquenté aux formations supérieures demandées, il appartient aux "commissions d'examen des candidatures" de prendre connaissance des données figurant dans ces dossiers, d'éventuellement tenir compte d'épreuves de sélection complémentaires (concours, entretien de motivation...), ceci dans le but de classer l'ensemble des candidats et de se préparer à leur envoyer leurs réponses, à compter du 19 mai 2020. 

Comme chacun sait, du fait de la pandémie due au Covid 19, la plupart des formations supérieures sélectives qui se préparaient à organiser le recrutement de leurs étudiants par des épreuves de concours incluant un entretien de motivation, ont été contraintes de renoncer exceptionnellement à ces épreuves cette année, et se sont résignées à trier les candidats en fonction des seuls éléments composant le dossier Parcoursup.

Voyons les principales caractéristiques de cette phase très importante puisque c'est celle au cours de laquelle chaque candidat reçoit les réponses à ses demandes d'admission.

1) Une phase qui se partage en trois étapes :

Du 19 mai au 11 septembre 2020, la phase d'admission se découpe en trois étapes. Il y en aura que deux en 2020 du fait de la pandémie due au Covid 19 :

  • Cela commence par une première période allant du 19 mai au 16 juin, au cours de laquelle les réponses sont envoyées à chaque candidat. Toutes ces réponses n'arriveront pas d'un seul bloc le 19 mai : elles s'étalent tout au long de la période, mais la plupart d'entre elles surviennent dans les tous premiers jours. L'ordre d'envoi des réponses est fonction du classement de chaque candidat et est programmé par les algorithmes mis en œuvre par la plupart des formations supérieures.
  • Du 17 au 24 juin 2020 il aurait dû y avoir suspension provisoire de ces envois de réponse, afin de permettre aux candidats de bien se concentrer sur les épreuves écrites du baccalauréat. Ces dernières étant cette année supprimées à cause de la pandémie, il a été annoncé qu'exceptionnellement, les réponses pourront continuer de parvenir aux candidats durant cette semaine.
  • Le 16 juin s'ouvrira ce qu'il est convenu d'appeler "la phase complémentaire", primitivement fixée au 25 juin, mais anticipée du fait de la suppression des épreuves du baccalauréat. De cette date au 10 septembre, les candidats qui n'auront pas reçu de proposition d'admission durant l'étape précédente ou qui décideront de renoncer à celles qui leur auront été proposées, peuvent se porter à nouveau candidat. Pour cela, ils pourront exprimer dix voeux maximum à choisir sur le moteur de recherche Parcoursup, dans une liste de formations qui disposent de places vacantes au terme de l'étape précédente. Bon à savoir : si, après les résultats au baccalauréat, un candidat n'a toujours reçu aucune proposition d'affectation, il peut solliciter un accompagnement personnalisé renforcé en s'adressant à la "commission d'accès à l'enseignement supérieur" (CAES) de son académie.

Les canaux par lesquels les candidats peuvent recevoir leurs réponses sont divers. Ce peut être un mail dans la messagerie personnelle créée par le candidat. Autres formules : des notifications sur l'application Parcoursup ou sur la messagerie intégrée au dossier candidat sur Parcoursup. A noter : si les parents d'un candidat le souhaitent, ils peuvent également être destinataires de ces réponses, à la condition d'avoir renseigné leur adresse mail et/ou leur numéro de téléphone portable.

2) Les réponses que les candidats peuvent recevoir :

Il convient de distinguer les réponses émanant des formations sélectives de celles qui sont officiellement non sélectives.

  • Les formations sélectives peuvent répondre "oui", "en attente d'une place" ou "non" .

Une réponse "oui" signifie que le candidat est admis. Après examen de son dossier de candidature et en tenant compte d'éventuelles épreuves complémentaires (lettre de motivation plus développée que le "projet motivé" qui figure dans le dossier, entretien de motivation, tests de niveau en langues, épreuves diverses de concours ... c'est très varié), un classement des candidats est établi. Si, par exemple, une classe préparatoire économique et commerciale offre 35 places, on envoie 35 "oui" aux 35 premiers classés sur la liste finale.

Une réponse "en attente d'une place" signifie que le candidat pourrait ultérieurement voir cette proposition se transformer en "oui" ou en "non".

S'il décide de maintenir cette proposition (ce qu'il fera s'il reçoit une ou plusieurs réponses "en attente d'une place" ayant plus d'importance à ses yeux que le ou les "oui" qui lui sont proposés), il va lui falloir s'armer de patience car la transformation de cette réponse en "oui" ou"non" peut lui parvenir plus ou moins tardivement. Elle est exprimée d'autant plus vite que le candidat est bien classé dans la liste d'attente. Pour bien comprendre une telle situation, reprenons l'exemple pré cité de la classe préparatoire qui propose 35 places et a fait parvenir 35 réponses "oui" aux 35 premiers classés parmi ses candidats. Parmi ces 35, certains ont reçu d'autres réponses "oui" qui pourraient avoir leur préférence, si bien qu'ils vont renoncer à cette proposition d'admission au profit d'une autre.

Il en résulte que parmi les 35 admis, certains vont se désister et donc libérer leurs places qui seront alors proposées à des candidats placés en liste d'attente. Cela se fait dans l'ordre du classement, ordre qui est communiqué aux candidats "en attente d'une place". Dans le cas ou quatre candidats ayant reçu une réponse "oui" se désisteraient, on proposera à ceux qui sont "en attente d'une place" dans les quatre premiers rangs (c'est-à-dire du 36e au 39e rang sur le classement général), de les remplacer. Ainsi s'explique le fait que dans une formation qui offrait en 2019 145 places, on soit remonté jusqu'au 610e rang du classement général pour pourvoir l'ensemble de ces places. 

Ainsi, le véritable taux de sélectivité n'est donc pas le rapport entre le nombre de places offertes et celui des candidats, mais entre le nombre de places offertes et le rang du dernier admis. Il est important de le préciser car cela permet d'amortir quelque peu l'effet de peur exercé sur nombre de candidats par le premier de ces deux indicateurs.

Une réponse "non" signifie que le candidat n'est pas admis. Dans ce cas, aucune procédure d'appel n'est envisageable : sauf cas très particulier, cette réponse ne se conteste pas. Par contre, chaque candidat non retenu à le droit de demander qu'on lui explique les critères sur lesquels la "commission d'examen des candidatures" s'est fondé pour prendre une telle décision.

En cas de blocage, Il est possible de s'appuyer sur la décision prise le 3 avril 2020 par le Conseil constitutionnel, telle que nous vous la présentons en fin de la troisième partie de cet article.

  • Les formations officiellement non sélectives peuvent répondre "oui" ou "oui si"

De telles formations n'existent qu'à l'université. Il existe certes des formations universitaires de premier cycle sélectives (les licences doubles, les classes préparatoires universitaires, l'université de Paris-Dauphine, les universités de technologie, les "bachelors" de droit, les instituts universitaires de technologie, etc) qui font partie de la catégorie précédente, et peuvent donc répondre "oui", "en attente d'une place" ou "non".

En dehors de cette liste, la plupart des formations universitaires sont officiellement non sélectives, donc placées dans l'impossibilité légale de répondre "non". En théorie, elles sont donc tenues de répondre "oui" à tous leurs candidats.

Cependant, les dossiers de candidatures témoignent parfois du fait que certains candidats ne sont pas porteurs des pré requis présentés sur Parcoursup par les "attendus". Si une telle formation avait été sélective elle aurait probablement répondu "non", mais elle ne le peut légalement pas. Elle peut par contre répondre "oui si", ce qui peut se traduire par "on vous propose une admission parce que nous n'avons pas le droit de vous l'interdire, mais vous être porteurs de tels handicaps que nous vous demandons de bien réfléchir avant de confirmer ce choix, et si malgré tout vous le faites, sachez que vous serez tenu de suivre un parcours aménagé visant à mieux vous accompagner, soutenir, et faute duquel nous pensons que vous allez échouer". 

Ces "parcours aménagés" sont à géométrie très variable : certaines universités proposent un étalement de leur première année sur deux ans; d'autres des cours de soutien (tutorat) dans tel ou tel enseignement, etc. Mais surtout, faute de moyens, un beaucoup trop grand nombre de formations de ce type ne proposent rien ou pas grand chose. C'est dommage car lorsque de tels dispositifs d'accompagnement sont proposés, on observe le plus souvent une augmentation significative des taux de réussite.

3) Le classement des candidats : le règne croissant des algorithmes.

Pour chacune des formations demandées via le portail Parcoursup, une "commission d'examen des voeux" (expression officielle désignant les jurys) fixe le classement des candidats en se basant sur des critères comparatifs en partie explicités par les "attendus", et en se fondant sur le contenu de chaque dossier de candidature, et d'éventuelles épreuves complémentaires.

Comme nous venons de le préciser dans la partie précédente de cet article, lorsqu'une formation est sélective, le classement permet de répartir les candidats en trois listes : "oui", " en attente d'une place", "non". Pour les formations universitaires non sélectives, cela permet de distinguer ceux auxquels il sera répondu "oui" de ceux qui recevront la réponse "oui si". Enfin, lorsqu'une formation universitaire non sélective est en capacité d'accueil insuffisante pour accueillir l'ensemble des candidats, le classement permet de séparer les candidats qui recevront une réponse "oui" ou "oui si", de ceux auxquels il conviendra de faire une autre proposition : si possible dans le même formation mais dans une autre université.

Pour faciliter le traitement des très nombreux dossiers de candidature qui sont soumis aux commissions d'examen des voeux, il est devenu très courant que ces dernières travaillent en ayant recours à des algorithmes, qui consistent en un ensemble de règles opératoires automatisées permettant de classer les candidats en recourant à un programme exécutable par ordinateur.

Plusieurs aspects de la procédure Parcoursup sont concernés par ces algorithmes : la formulation des voeux des candidats, mais aussi l'application d'un certain nombre de taux donnant une relative priorité à certaines catégories de candidats (bénéficiaires d'une bourse nationale, candidats résidant dans une autre académie que celle de la formation supérieure non sélective demandée, bacheliers professionnels pour l'accès en section de techniciens supérieurs (en vue d'un BTS), bacheliers technologiques pour l'accès en IUT, bacheliers les meilleurs dans leurs établissements...).

Bien plus, ces algorithmes permettent de fixer, pour chaque formation, l'ordre dans lequel les propositions sont envoyées aux candidats, mais aussi de calculer le nombre des propositions envoyées chaque jour, ainsi que les demandes d'admission en internat.

Ces diverses dispositions relèvent d'obligations figurant dans la loi "orientation et réussite des étudiants" (loi N° 2018-166 du 8 mars 2018, dite "loi ORE") :

  • L'article I-V de cette loi dit que "lorsque le nombre des candidatures excède les capacités d'accueil d'une formation, l'autorité académique fixe un pourcentage minimal de bacheliers retenus, bénéficiaires d'une bourse nationale de lycée, en rapport entre le nombre de ces bacheliers boursiers candidats à l'accès à cette formation, et le nombre total des demandes d'inscription dans cette formation". Le même texte ajoute " qu'afin de faciliter l'accès des bacheliers qui le souhaitent aux formations d'enseignement supérieur situées dans l'académie où ils résident, l'autorité académique fixe un pourcentage maximal de bacheliers retenus résidant dans une académie autre que celle dans laquelle est situé d'établissement ".
  • L'article 3 de cette même loi ajoute que "sur la base des résultats au baccalauréat, les meilleurs élèves dans chaque série et spécialité de l'examen de chaque lycée, bénéficient d'un accès prioritaire à l'ensemble des formations de l'enseignement supérieur public, y compris celles ou une sélection peut être opérée. Le pourcentage des élèves bénéficiant de cet accès prioritaire est fixé chaque année par décret". En 2020, il est de 10%.
  • Enfin, l'article I-VII de la loi "orientation et réussite des étudiants" dit " qu'en tenant compte de la spécialité du diplôme préparé et des demandes enregistrées (...) l'autorité académique prévoit, pour l'accès aux sections de techniciens supérieurs (dans lesquelles on prépare aux BTS) et aux instituts universitaires de technologie, respectivement un pourcentage minimal de bacheliers professionnels retenus, et un pourcentage minimal de bacheliers technologiques retenus, ainsi que les modalités permettant de garantir la cohérence entre les acquis de la formation antérieure du candidat, et les caractéristiques de la formations demandée ".

Voila pourquoi il arrive qu'un candidat non admis dans une formation puisse constater qu'un autre, de niveau scolaire inférieur au sien, y ait accès. La raison alors très probable est que ce dernier a bénéficié de certaines de ces dispositions. Ce peut être choquant aux yeux de certains, mais c'est là une conséquence d'une politique de "préférence" accompagnée de quotas de places réservées à certaines catégories de candidats qui est parfaitement légale, et inscrite au coeur du dispositif de classement des candidats, à savoir dans les algorithmes de Parcoursup.

Reste le fait, plusieurs fois dénoncé par la Cour des comptes et par divers syndicats étudiants, qu'il règne une certaine "opacité des procédures qui entourent les processus de classement des candidats", ainsi qu'il est écrit dans la version 2020 du rapport annuel de la Cour des Comptes.

Dans leur texte public en date du 27 février 2020 (téléchargeable sur le site de la Cour des Comptes), les hauts magistrats dénoncent le fait que les algorithmes utilisés par les commissions d'examen des candidatures intègrent des critères nationaux généralement bien connus des candidats, mais aussi des critères locaux qui, par contre, sont rarement explicités dans tous leurs détails sur le site Parcoursup. En particulier, ce rapport dénonce le fait que, parmi les critères de classement des candidats, un nombre croissant de formations supérieures prennent en compte celui de la réputation du lycée d'origine.

Au terme d'une enquête nationale, les hauts magistrats de la Cour des comptes estiment à près de 20% la part des formations qui, de facto, procèdent à une régulation des flux d'entrée tenant compte de ce critère. Aux yeux des membres des commissions d'examen des candidatures qui recourent à ce critère de classement, une telle pratique serait justifiée par le fait que les politiques d'évaluation des élèves ne sont pas les mêmes d'un lycée à un autre, et qu'il semble donc légitime de tenir compte de cette réalité.

C'est ainsi que le Doyen de la faculté de santé de l'université de Paris déclarait, à propos des critères de classement des candidats à l'admission en parcours santé (PASS), dans la cadre d'un article publié par le journal Le Monde du 13 mars 2020 ("Parcoursup : révolution pour les études de santé"), qu' "il y a d'excellents élèves partout, c'est une évidence. Mais certains lycées ont une politique élitiste dans la notation. Il faut pouvoir donner du poids à cela". Il n'empêche : chaque année, divers syndicats de lycéens, étudiants et enseignants ou enseignants-chercheurs, demandent à ce qu'il soit décidé de rendre anonyme le lycée d'origine des candidats, sans que cela ait été suivi d'effet à ce jour.

Le Conseil constitutionnel a été saisi récemment d'une "QPC" ("question prioritaire de constitutionnalité") portant sur la conformité constitutionnelle de l'alinéa 1 de l'article L.613.3 de la loi "orientation et réussite des étudiants" qui dit qu' "afin de garantir la nécessaire protection du secret des délibérations des équipes pédagogiques chargées de l'examen des candidatures présentées dans le cadre de la procédure nationale de pré inscription (Parcoursup), les obligations résultant du code des relations entre le public et l'administration sont satisfaites dès lors que les candidats sont informés de la possibilité d'obtenir, s'ils en font la demande, la communication des informations relatives aux critères et modalités d'examen de leurs candidatures, ainsi que des motifs pédagogiques qui justifient la décision prise". 

La réponse du Conseil constitutionnel, en date du 3 avril 2020, est que ce texte est conforme à la Constitution puisque "une fois qu'une décision de refus a été prise à leur égard, les candidats peuvent, à leur demande, obtenir la communication par l'établissement des informations relatives aux critères des modalités d'examen de leurs candidatures, ainsi que des motifs pédagogiques justifiant la décision prise à leur égard".

Concernant plus particulièrement l'usage, pour le classement des candidats, d'algorithmes nationaux et locaux, le Conseil constitutionnel estime que "la communication (...) peut en outre comporter des informations relatives aux critères utilisés par les traitements algorithmiques éventuellement mis en oeuvre par les commissions d'examen des candidatures", ce qui revient à considérer que l'usage des algorithmes pour établir un classement des candidats est également conforme à la Constitution. Cependant, ce jugement est accompagné d'une exigence de la Haute Instance qui est que les établissements d'enseignement supérieur concernés doivent faire bien connaître l'ensemble des critères d'examen des candidatures et de classement. En d'autres termes, il est demandé que la présentation des attendus soit nettement plus transparente dans l'avenir, notamment en ce qui concerne les "attendus locaux".

Des mesures allant dans ce sens ont immédiatement été prises par la Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche qui, à l'occasion d'une Commission du Sénat en date du 6 avril 2020 a annoncé que, pour donner suite à la demande du Conseil Constitutionnel, il a été établi un " modèle d'explication des critères " concernant la façon dont les établissements d'enseignement supérieur concernés par la plateforme Parcorusup auront classé les candidats étudiants dans les filières sélectives, et délivré les " oui " et " oui si " dans les filières non sélectives. En outre, les commissions d'examen des candidatures devront " dire dans quelle mesure des traitements algorithmiques ont été utilisés pour procéder à l'examen des candidatures ".

Ces mesures pourraient entrer en application dès cette année 2020.

4) Que peuvent répondre les candidats aux propositions d'admission qui leur sont faites ?

Les candidats reçoivent une réponse pour chacune de leurs diverses candidatures. Rappelons que sur Parcoursup, on ne leur a pas demandé de classer leurs voeux (contrairement à ce qui se faisait sur l'ancienne plateforme "admission post bac"). Il en résulte que la plupart d'entre eux reçoivent plusieurs réponses "oui" parmi lesquelles ils doivent faire un choix dans un délai relativement court : cinq jours maximum durant la période allant du 19 au 24 mai 2020 (période durant laquelle sont envoyées une large majorité des réponses), trois jours maximum pour les réponses qui seront reçues au delà du 25 mai. Attention : le non respect de ces délais équivaut à un renoncement de la part du candidat, et entraîne son retrait de la liste des admis !

Pour chaque proposition d'admission ("oui " ou "oui si "), le candidat doit répondre en disant s'il accepte ou renonce. Pour chaque proposition " en attente d'une place ", il doit dire s'il maintient le voeu correspondant ou y renonce. Prenons l'exemple d'un candidat qui a exprimé huit voeux ayant abouti aux réponses suivantes : quatre "oui ", un " en attente d'une place ", trois " non ". Dans le délai requis, il doit dire lequel des quatre "oui " il accepte (et donc renonce aux trois autres).

Il doit en outre faire savoir s'il maintient ou renonce au voeu pour lequel il est " en attente d'une place ". Logiquement, si le voeu ayant abouti à une réponse "oui " l'intéresse plus que le voeu pour lequel il est "en attente d'une place ", il devrait renoncer à cette deuxième proposition. Par contre, si ce voeu pour lequel il est en attente l'intéresse plus que celui qui correspond au "oui " qu'il a accepté, il a intérêt à répondre qu'il maintient son voeu en attente. Si ultérieurement, la réponse " en attente d'une place " se transforme en "oui ", il aura le choix entre cette nouvelle proposition et le premier "oui " validé en amont. Si cela se transforme en " non ", il garde le bénéfice du "oui " validé en amont. Ainsi, contrairement à ce que craignent certains, le fait d'accepter une première proposition ne contrarie pas la possibilité de préférer un autre "oui " qui surviendrait ultérieurement.

5) Que faire si, au bout de cette phase, on n'a obtenu aucune affectation ?

Il arrive que certains candidats se retrouvent sans aucune affectation sur une formation Parcoursup à l'issue de cette ultime phase, voire avant. Deux cas de figure peuvent être concernés par une telle situation :

  • Ce peut être le cas de candidats qui n'ont volontairement exprimé que des voeux concernant des demandes d'admission dans des formations sélectives et n'ont ensuite reçu qu'une suite de réponses négatives. Ce fut le cas de près de 30% des candidats en 2920. Ces élèves n'ont donc pas pris la précaution d'ajouter à leur liste de voeux une ou plusieurs demandes concernant les formations universitaires non sélectives. Ce n'est pourtant pas faute de les avoir prévenu en amont qu'ils courraient un plus ou moins grand risque, notamment lorsque leur bilan scolaire n'est pas à la hauteur de leurs ambitions. Ce fut par exemple le cas de Delphine, bonne élève d'un lycée à fort bonne réputation, qui n'a demandé son admission que dans un tout petit nombre de classes préparatoires classées parmi les toutes premières dans le palmarès de ce type de formation. Or, pour espérer être admis(e) dans ce genre de formation, il faut être porteur d'un excellent bilan scolaire et personnel. Delphine n'était "que " bonne élève. Cela n'a pas suffi !
  • Ce peut aussi être le cas de candidats auxquels est parvenue une réponse "oui " au moins et qui, tout bien réfléchi, ont décidé d'y renoncer. Il peut paraître surprenant qu'un candidat renonce à une proposition d'admission dans une formation qu'il a demandée. Cependant, cela arrive lorsque cette candidature a été faite par défaut, et que tout bien réfléchi, le lycéen (et/ou ses parents) n'en veulent vraiment pas.

Que faire dans de tels cas ?

  • On peut bien sur renoncer à la poursuite des études et opter pour une recherche d'emploi. Une telle démarche peut avoir du sens pour un bachelier professionnel, beaucoup moins pour un bachelier technologique, très peu voire pas du tout pour un bachelier général. Pour se positionner en tant que demandeur d'un emploi il est nécessaire d'être porteur d'une qualification professionnelle ... sauf bien sur à accepter l'offre de "petits boulots" qui n'exigent aucune qualification particulière, mais seront fort mal rétribués, rébarbatifs et porteurs d'un important risque de chômage à plus ou moins long terme. Sauf si vous êtes bachelier professionnel, nous ne pouvons que vous recommander de ne pas vous engager sur une telle pente !
  • Entrer dans une formation professionnelle courte par l'alternance. Un certain nombre d'organismes de statuts divers (chambres de commerce et d'industrie, chambres des métiers, chambres d'agriculture, écoles professionnelles, chambres syndicales, etc.) proposent hors Parcoursup diverses possibilités de se doter d'un diplôme de l'enseignement supérieur professionnel court (un BTS par exemple) ou d'une qualification professionnelle reconnue et donc inscrite au "répertoire national des certifications professionnelles" (le RNCP). Avantage de la formule : on se forme tout en étant dans la vie professionnelle. De plus, on est rétribué, et si la formation suivie est payante, les droits de scolarité sont pris en charge par l'employeur. C'est évidemment une façon plus intelligente et beaucoup plus efficace que la précédente de se préparer au passage de la vie scolaire à la vie professionnelle
  • Frapper à la porte de formations qui offrent encore des places vacantes. Chaque année, un petit nombre de formations disposent encore d'un plus ou moins grand nombre de places vacantes à l'approche de la rentrée de septembre, voire courant septembre. Il est donc possible de leur demander une admission. Le problème est qu'il n'existe pas de liste officielle de ce type de formations : vous devrez donc dans ce cas vous livrer à un fastidieux "porte à porte".

Conseil : dans diverses grandes villes, il est organisé début septembre des "salons de la rentrée" dans lesquels de tels établissements supérieurs vous attendent sur un stand. En outre, certaines de ces formations organisent des "journées portes ouvertes" aux mêmes dates. Problème cependant pour certaines familles : la plupart de ces formations sont privées et exigent des droits de scolarité plus ou moins importants (sauf dans le cas où cette formation se fait par l'alternance).

  • Une année de césure. "Plutôt que de "tourner en rond", nous avons décidé d'envoyer notre fille en séjour linguistique à Londres durant une année scolaire, avec le projet de repasser par Parcoursup l'année d'après, dans l'espoir que ça se passe mieux que cette année". Ce témoignage d'une mère d'élève est très caractéristique d'un raisonnement assez fréquent lorsque l'élève n'a pas obtenu d'affectation : partir dans l'espoir de mieux rebondir un an après. Disons le tout net : cela est possible, mais n'a rien de garanti. Si la formation escomptée est sélective, il faudra se préparer aux épreuves de sélection tout en vivant cette année de césure à l'étranger. C'est loin d'être chose aisée ! Par contre, l'amélioration des capacités linguistiques qu'on peut avoir acquis au terme d'un tel séjour devrait être un avantage.

Conseil : ne partez pas sans avoir réfléchi aux demandes d'admission que vous exprimerez dans un an, et manifestez-vous le plus tôt possible auprès des responsables des formations pour lesquelles vous envisagez de vous porter candidat(e) .

  • Le redoublement volontaire. Chaque année, on constate l'existence de certains élèves qui ont réussi à se doter du baccalauréat et, se trouvant sans affectation, choisissent de solliciter un redoublement volontaire en classe terminale. Voila pourquoi il existe parfois dans certaines classes terminales des élèves déjà bacheliers. Le but est d'afficher un meilleur bilan scolaire et personnel au terme de son année de redoublement volontaire, et donc de plus aisément obtenir satisfaction sur Parcoursup l'année d'après. Attention : pour qu'une telle stratégie soit efficace, il faudra que le bilan scolaire et personnel de fin de deuxième année de classe terminale soit significativement amélioré, sinon cela risque de se retourner contre le candidat.Sachez que le redoublement volontaire n'est pas un droit : la famille ne peut qu'en exprimer la demande auprès du chef d'établissement (du même lycée ou d'un autre), qui examinera de près de dossier, tiendra compte de ses capacités d'accueil... et dispose de la réponse.

Problème spécifique à une telle éventualité en 2020 : la réforme du lycée m'oblige à conseiller de ne pas choisir cette formule cette année. Pourquoi cela ? C'est que redoubler sa classe terminale en 2020 oblige à basculer de l'ancien lycée au nouveau, sans être passé par la nouvelle classe de première, avec ses nouveaux enseignements, sa nouvelle organisation, ses nouveaux programmes, ses nouveaux modes d'évaluation, ses nouvelles épreuves anticipées du baccalauréat... Cela va être très compliqué et porteur du risque que cela se passe encore moins bien que cette année.

Bruno MAGLIULO

https://www.linkedin.com/pulse/parcoursup-entre-dans-sa-phase-dadmission-cest-la-sortie-magliulo/

Dernière modification le vendredi, 05 juin 2020
Magliulo Bruno

Inspecteur d’académie honoraire -Agrégé de sciences économiques et sociales - Docteur en sociologie de l’éducation - Formateur/conférencier -

(brunomagliulo@gmail.com)

Auteur, dans la collection L’Etudiant (diffusion par les éditions de l’Opportun : www.editionsopportun.com ) :

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