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Dès le 6 février 2024, l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA) lance cinq nouveaux épisodes de La recherche à l’œuvre réalisés avec Beaux Arts Magazine. Cette série de podcasts a été initiée en 2020, pendant le confinement, pour rendre accessible au plus grand nombre la recherche en histoire de l’art. L’idée était de montrer ce qui constitue la recherche, ses sources et enjeux, la dimension personnelle des chercheurs. 

Découvertes inattendues

En près de vingt minutes, des historiens racontent les ressorts intimes de leurs recherches. Nous découvrons les différents axes qui relient les questionnements qui mènent à un thème spécifique. Les rencontres, une lecture peuvent déterminer le choix d’un sujet. Par la richesse de l’univers sonore, Anne-Cécile Genre, l’auteure de la série La recherche à l’œuvre, développe une atmosphère. Les conversations sont très riches et offrent des pépites de dialogue. Passionnés et impliqués, les chercheurs font part de découvertes inattendues, de leurs joies, du goût pour la recherche, de moments déterminants. Les entretiens saisissent l’émotion, les coulisses d’une étude, et aussi la part de l’intuition.

Le podcast à un format spécifique, pas d’image et uniquement du son : « Je souhaite susciter des images mentales chez l’auditeur », confie Anne-Cécile Genre. Mis en confiance, les chercheurs donnent beaucoup d’eux-mêmes. L’équipe de l’INHA les choisit pour faire connaître la diversité de l’histoire de l’art, son large panel de sujets (égyptologie, danse, patrimoine…).

Le premier épisode de la nouvelle saison est consacré à l’étonnante bibliothèque du cinéaste Sergueï Eisenstein (1898-1948). Son film Le Cuirassé Potemkine (1925) l’a rendu célèbre notamment la scène du landau.

Bibliothèque devenue refuge

Nous sommes à Moscou, en 1932, dans un petit appartement sous l’ère Staline. Le contexte est oppressant. Le cinéaste Eisenstein est le seul à comprendre le secret de l’étrange classement de sa bibliothèque - une sorte de musée avec des statuettes, des figurines, dont les rayonnages contiennent des milliers de livres. Une section est consacrée à des livres occultes. Eisenstein indiquait dans ses livres les lieux d’acquisition, les dates et circonstances. Les annotations et sa correspondance constituent un des matériaux d’Ada Ackerman, chargée de recherches au CNRS/THALIM. Cette bibliothèque devenue refuge avait pris beaucoup d’importance dans l’existence du cinéaste.

Si Eisenstein est considéré comme un maître des montages cinématographiques, il s’est aussi intéressé au dessin, à l’écriture. Ce sujet a été choisi car il « permettait de décloisonner les disciplines et les cultures ». Ada Ackerman a aussi des liens familiaux avec la Russie, ses grands-parents ont vécu au-dessus de cet appartement-bibliothèque. Elle a obtenu des informations hors de la voie académique, le sujet semble s’être proposé bien en amont. Elle révèle un artiste de l’inachèvement qui « pratique le montage sur tous ses supports ».

D’autres épisodes de cette nouvelle saison traiteront de sujets sous cet angle de l’implication personnelle. Il s’agit de traversées d’existences dans le domaine de l’histoire de l’art.

Fatma Alilate

La Recherche à l’œuvre : production INHA, réalisation Beaux Arts Magazine

Auteure : Anne-Cécile Genre ; Réalisation, habillage sonore, mixage : Théo Boulenger Jingle, Guillaume Auguet ; Production exécutive : Alessandra Danelli et Jean-Baptiste Costa de Beauregard

Les épisodes de la Saison 4 seront diffusés sur la chaine YouTube de l’INHA ainsi que sur toutes les plateformes d’écoute à partir du 6 février 2024.

Synopsis Saison 4

Épisode 1 – Une bibliothèque pas comme les autres avec Ada Ackerman (chargée de recherches au CNRS/THALIM), disponible le 6 février 2024

1932, Moscou. Le cinéaste Sergueï Eisenstein rentre chez lui après un long voyage. Il pénètre dans son petit appartement qu’il a entièrement transformé en bibliothèque et dont le classement inhabituel et surprenant ne doit pourtant rien au hasard. Il est le seul à en comprendre le secret… Épisode 2 – Des perles pour contrat avec Paz Núñez-Regueiro (conservatrice en chef du patrimoine au Musée du quai Branly), disponible le 5 mars 2024

1725, Versailles. Louis XV reçoit des ambassadeurs venus de l’autre côté de l’océan Atlantique. Ces représentants des nations autochtones, vêtus de leurs costumes d’apparat, ne sont pas venus les mains vides : d’étranges « colliers » tissés de perles de coquillages blancs et violets leur servent de contrats.

Épisode 3 – Princes et montagnes d’Arménie avec Ioanna Rapti (spécialiste des mondes byzantins et de l’Orient chrétien), disponible le 2 avril 2024

Nous sommes le jour de Noël au monastère de Tatev en Arménie. Des moines s’agitent autour d’une cloche en bronze, tout juste livrée. Lourde de 300 kilos, on peut y lire une inscription. Elle a été fabriquée en l’honneur de Stepanos Orbélian, un prince et archevêque qui, au XVIIIe siècle a consacré les dernières années de sa vie à écrire l’histoire de sa famille et de la région dans un grand livre.

Épisode 4 – Rembrandt, un élève modèle avec Jan Blanc (professeur d’histoire de l’art des temps modernes XVe - XVIIIe Siècle à l’Université de Genève), disponible le 30 avril 2024

Rendez-vous à l’Université de Leyde, la plus ancienne des Pays-Bas. Parmi les élèves, un anonyme nommé Rembrandt. Auteur de nombreux livres sur le Siècle d’or hollandais et professeur à Lausanne, l’historien de l’art Jan Blanc revient sur la jeunesse de Rembrandt.

Épisode 5 – Muscle museum : Mussolini et la virilité avec Sarah Vitacca (maîtresse de conférences en histoire de l’art contemporain à l’Université de Franche-Comté), disponible le 28 mai 2024

Tout débute avec un défilé en uniformes, emblématique de l’époque fasciste qui a marqué l’histoire de l’Italie. Inauguré en 1932, le stade des Marbres qui l’accueille est un symbole architectural du fascisme de Mussolini, orné de soixante-quatre statues colossales en marbre blanc de Carrare : des géants, icônes de virilité.

Dernière modification le jeudi, 08 février 2024