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De “l’éducation à l’environnement” à la conscience " d’une science ouverte " marquée par les questions durables :  Si dès 1977, l’éducation à l’environnement apparaissait à l’école par la médiation de l’Unesco : Conférence intergouvernementale sur l'éducation relative à l'environnement[1]  elle s’est transformée sous peu en « d’Éducation au développement durable » (EDD), qui intègre l’économique et le social.

Après une succession de circulaires en 2004, 2007, 2011, 2013 et 2015, la nouvelle phase de généralisation de l’EDD a été qualifiée à la rentrée 2019 de “ transition écologique ”.

Dans Éduquer à l’urgence climatique du dossier de veille de l’IFÉ, Anne-Françoise Gibert, re questionne, en mars 2020, l’impact de l’influence de l’Unesco :

« (…) car si cette conférence soulignait la nécessité : « d’acquérir les connaissances, les valeurs, les comportements et les compétences pratiques nécessaires pour participer de façon responsable et efficace à la prévention et à la solution des problèmes de l’environnement et à la gestion de la qualité de l’environnement ». Comment l’Éducation nationale a-t-elle pensé l’éducation à l’environnement depuis cette date ? »[2]

S’interroger, aujourd’hui, en 2020 après la crise sanitaire (Covid) vécue dans le monde entier, sur les valeurs de prise de conscience d’une nécessaire transition en écologie n’est plus une question anodine ou conjoncturelle.

En ces temps de remise en question de la pertinence des recherches scientifiques en risques environnementaux et sanitaires : travailler les enjeux primordiaux et les écarts ou risques possibles entre le droit à la science (écologie humaine incluse) et à la connaissance en transparence et en validité, questionnées par les pairs, est l’enjeu primordial de notre millénaire.

Ceci tend à dépasser toute stratégie économique, étatique ou individuelle, tant la variable mondialisation est opérante dés lors.

Cette interrogation élargie se révèle ainsi dans l’initiative de la communauté réflexive de l’UNESCO, ceci ébauchée en 2020, afin   de créer un mouvement de prise de conscience scientifique et sociétale sur la science ouverte qui lie les questions de savoirs partagées aux innovations écologiques de tout type [3].

Qu’en est-il pour l’éducation à l’écologie, à l’éco durabilité  dans l’école ?

L’interrogation de Anne-Françoise Gibert sur l’après Covid est signifiante :

« Y aura-t-il un après Covid : Y’ aura un avant et un après Covid19 ? En matière d’éducation, il s’agit désormais de former les élèves à faire face à des crises environnementales par nature imprévisibles. La catastrophe que nous vivons actuellement pourrait modifier nos manières de considérer l’éducation et nous encourager à développer des éducations au bien commun, “vraiment” engagées, et à la construction collective de l’adaptation pour une résilience pour tous.  »[4]

Ceci nous fait penser à la nécessité d’une science ouverte basée sur l’interdisciplinarité et sur la nécessité d’engager prise de conscience plus large sur ce que nous nommons développement durable, le terme est ici pris dans sa définition globale et systémique.

Ceci permettrait de poser un processus démocratique d’engagement collectif et de défis porté par la science et l’école.

Mais la nécessité du commun ne peut passer que par une compréhension partagée de ce qu’est l’engagement.

De quel engagement parle-t-on ? Celui des chercheurs, des intermédiaires ou celui des citoyens ?  Quels sont les engagements à solliciter ?  Comment les solliciter ?  Cela comporte-il des risques ? (Jeanneret Y.1994), (Breton P. 2003) et projet Unesco en cours [5]

Des innovations sociétales et sociales ne se poseront qu’à l’aune de ce que nous entendons par un croisement entre enjeux publics et communs.

Ces enjeux territoriaux, politiques et éthiques méritent d’être questionnés entre partage, concertation, participation, expérience et engagement d’acteurs différents en rôles et cultures, ceci avant d’envisager un Espace commun ou Espace public ?  (Tassin E. 1991) ; Pascal C., 2019)) .

A ce prix, nous pourrons, comme le souligne Anne-Françoise Gibert envisager des éducations au bien commun vraiment engagées sur ce qui fait l’humain dans sa vie, ses actions et ses créations.

Catherine Pascal,

Maîtresse de conférences en SIC- université Bordeaux Montaigne/MICA, (EA 4426), Axe ICIN, Information, Connaissance, Innovation, Numérique, UFR Langues et Civilisations, Resp. Parcours Communication Internationale des Entreprises et Parcours Tourisme Eco-durable à l’international.

Pessac, Juillet 2020.

Bibliographie

Boure R. (2016), « Les paroles de chercheurs, le numérique et la scène sociale », Mondes sociaux, mis en ligne le 15 avril 2016, mis à jour le 6 juin 2017, consulté le 20 mai 2018, http://sms.hypothèses.org

Gibert, A. -F. (2020). Éduquer à l’urgence climatique. Dossier de veille de l’IFÉ, n°133, mars. Lyon : ENS de Lyon. En ligne : http://veille-et-analyses.ens-lyon.fr/DA/detailsDossier.php?parent=accueil&dossier=133&lang=fr

Jeanneret Y. (1994), Écrire la science. Formes et enjeux de la vulgarisation, Paris, PUF.

Jurdant B. (2012), « Parler la science ? », Alliage, n° 59, décembre 2006, Médiation et Culture scientifique, Parler la science, mis en ligne le 01 aout 2012, consulté le 21 mai 2018 : http://revel.unice.fr/alliage/index.html?id=3517

Neveu É, (2003), « Recherche et engagement : actualité d’une discussion », Questions de communication, 3, 109-120.

Pascal C., (2019), « Les enjeux de la recherche-action, participative, collaborative, créative entre normes à la fois techniques et politiques de modernisation d’une recherche et défis économiques et sociaux » dans Lipani M.-C., Pascal C., Journée d’étude, Sciences et société : Quelle place et quelle représentation de la recherche dans les médias ? 11 avril 2019, Bordeaux, MSHA.

Tassin E. (1991), « Espace commun ou espace public ? L’antagonisme de la communication et de la publicité », Hermès, 10, 23-37.

Unesco, Conférence intergouvernementale sur l'éducation relative à l'environnement, Tbilissi, URSS, 14-26 octobre 1977 : rapport final, https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000032763_fre

Unesco et Open Science, Projet réflexif, chantier 2020-2021, https://en.unesco.org/science-sustainable-future/open-science

Unesco  et Open Science: Projet réflexif, chantier 2020-2021, https://en.unesco.org/sites/default/files/open_science_brochure_fr.pdf  et

https://fr.unesco.org/open-access/qu%E2%80%99est-ce-que-le-libre-acc%C3%A8s


[1] Conférence intergouvernementale sur l'éducation relative à l'environnement, Tbilissi, URSS, 14-26 octobre 1977: rapport final, https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000032763_fre

[2]  Gibert, Anne-Françoise (2020). Éduquer à l’urgence climatique. Dossier de veille de l’IFÉ, n°133, mars . Lyon : ENS de Lyon. En ligne : http://veille-et-analyses.ens-lyon.fr/DA/detailsDossier.php?parent=accueil&dossier=133&lang=fr

[3] Open Science et Unesco : Projet réflexif, chantier 2020-2021, https://en.unesco.org/science-sustainable-future/open-science

Open Science et Unesco : Projet réflexif, chantier 2020-2021, https://en.unesco.org/sites/default/files/open_science_brochure_fr.pdf  et

https://fr.unesco.org/open-access/qu%E2%80%99est-ce-que-le-libre-acc%C3%A8s

[4]  Gibert, Anne-Françoise (2020). Op. Cit.

[5] Open Science et Unesco : Projet réflexif, chantier 2020-2021, https://en.unesco.org/science-sustainable-future/open-science

Dernière modification le lundi, 31 août 2020
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