Peut-on encore étudier la culture numérique, ou produire un discours audible sur elle, sans évoquer systématiquement la question de la numérisation, de l’encodage, de la cartographie, des données et des usages ? La rencontre de l’informatique avec les sciences humaines et sociales semble avoir resserré le périmètre épistémologique de ces dernières. Le soupçon qui pèse depuis leurs origines sur leur scientificité et leur utilité sociale se trouve ainsi reposé, au moment où les financements publics demandent toujours plus de « résultats » applicables.
Face à une restructuration institutionnelle en cours, qui impose aux laboratoires un modèle dur de scientificité :
- Qu’ont à nous dire un certain nombre de disciplines universitaires (l’anthropologie, la communication, etc.) et d’acteurs (artistes, ingénieurs), généralement peu entendus, sur la culture numérique ?
- Comment cette dernière, par exemple, travaille notre perception des groupes ethniques ?
- Quelles relations entretenons-nous avec ces « non-humains » que sont les robots ?
- Quelles sont les alternatives aux plateformes occidentales, comme Google ou Facebook, et quelle culture nouvelle crée-t-elle ? etc.
La notion de « diversité » est ainsi à entendre selon une double acception : diversité des approches pour étudier la culture numérique ; diversité de ses « habitants », qui méritent notre attention.
Avec d’éminents spécialistes internationaux :
Payal Arora, directrice du Catalyst Lab, Erasmus University Rotterdam
Milad Doueihi, historien, co titualire de la Chaire des Bernardins
Hadrien Gardeur, informaticien, fondateur de feedbooks et membre du W3W
Tomek Jarolim, artiste codeur et designer d’interaction, Paris
Marwan Kraidy, directeur du Center for Advanced Research in Global Communication, Pennsylvania
Denis Vidal, anthropologue, Nice Sophia Antipolis
Dal Yong Jin, professeur associé, Université Simon Fraser de Vancouver
Programme et présentation des intervenants
https://www.collegedesbernardins.fr/content/numerique-et-diversite-culturelle