Cette 19ᵉ édition de Scopitone présente 18 installations d’art numérique qui abordent des sujets de fond sur le thème récurrent de l’ hyper nature – reflet de la situation actuelle, elles interrogent notre rapport à la nature, posent un regard parfois critique, parfois poétique sur une nature fantasmée, transcendée, simulée ... – ainsi que deux week-ends de concerts , sans oublier des ateliers et des ciné-concerts pour le jeune public , des visites guidées, workshops , rencontres professionnelles et un cycle de conférences.
Parmi les temps forts de l’exposition arts numériques, l’artiste et chercheuse anglaise Anna Ridler utilise l’intelligence artificielle pour illustrer l’hystérie spéculative autour des cryptomonnaies, mettant en relation les données de 10000 tulipes répertoriées et les fluctuations des prix du bitcoin.
A partir de données collectées dans une communauté d’abeilles, Justine Emard crée un Supraorganism sous la forme de sculptures robotisées et animées par un système de machine learning.
Avec Laboratory Planet II, le duo franco-britannique et allemand HeHe plonge un globe terrestre en mouvement dans un aquarium irradié, tandis qu’ Elise Morin, en collaboration avec des biologistes de la NASA, met une plante mutante originaire de Tchernobyl au centre de son projet multimédia pour tenter de découvrir le secret de la résistance à la radioactivité.
HeHe, Laboratory Planet II, 2018, aquarium, globe sur moteur, eau, LEDs, liquide fluorescent. Production pour "Eco-Visionaries" à la House of Electronic Arts Basel, 2018 © HeHe
Elise MORIN, Spring Odyssey, Triptyque 3, 2019-2021, vidéo, photo, plantes et réalité augmentée © Elise Morin, ADAGP Paris 2021
La nature et la cause environnementale sont au cœur de plusieurs autres propositions avec les espèces végétales disparues de la canadienne Sabrina Ratte , le Soleil vert de Cécile Beau ou encore le glacier de culture de Barthélémy Antoine-Lœff dénonçant le nouveau régime climatique. L’artiste et chercheuse bulgare Pepa Ivanova s’intéresse quant à elle à la pollution lumineuse. Enfin, la colombienne Laura Colmenares Guerra présente une installation interactive centrée sur la rareté de l’eau, ainsi qu’une sculpture issue d’un vaste projet topographique qu’elle mène depuis plusieurs années en faveur de l’ Amazonie
Sondant nos rapports avec l’invisible, Claire Williams matérialise les mouvements électromagnétiques . Questionnant le plein et le vide, Guillaume Cousin crée une monumentale sculpture d’air. Le collectif CELA propose une installation hypnotique qui se joue des plans et des cadres et Luce Terrasson invente un dispositif pour décomposer la lumière blanche. Mathilde Lavenne s’interroge sur la possibilité d’un au-delà numérique , alors qu’ Anne-Sarah Le Meur programme des codes générant les points lumineux qui font naître en 3D les formes et les couleurs d’ Omni-Vermille dans une quête de la relation entre peinture et art numérique.
Toutes les installations sont exposées cette année dans l’enceinte de Stereolux qui libère sur deux niveaux l’ensemble de ses salles (habituellement dévolues aux concerts) et son espace d’exposition, à l’exception de la capsule spatio-temporelle de Guillaume Marmin , installée dans l’espace public au Jardin des Plantes de Nantes .
Laura Colmenares Guerra, Lagunas, 2017, triptyque vidéo interactif © Laura Colmenares Guerra
Guillaume Marmin, Passengers, Komplex I, 2020, container, infinite room, miroir, LEDs, son © Guillaume Marmin / Rémi Devouassoud