Chaque témoignage comprend 3 phases :
- Celle de la motivation initiale pour devenir professeur, preuve que cette envie de se rendre utile, de donner un sens à sa vie, est encore intacte, d’une génération à l’autre.
- Celle des compétences acquises par le métier, de plus en plus diversifiées avec le numérique, et à travers les projets réalisés seul(e) ou en équipe.
- Celle qui a conduit le professeur à vouloir quitter son métier, temporairement, pour « une bonne bouffée d’oxygène », ou définitivement, pour réussir un projet personnel mûri de longue date, salarié ou comme entrepreneur.
L’objectif de Pépin d’Airache est que chaque acteur qui pourra consacrer 5 à 10 mn par semaine (diffusion tous les samedis à 10h45) à écouter, réfléchisse à la manière dont il aurait pu agir, s’il ou elle avait été en contact avec ce professeur, pour le soutenir, et l’aider à poursuivre son métier.
C’est notre invitation à la réflexion sur le bien-être nécessaire des professeurs au travail.
Plus de 90% des professeurs qui contacte notre association depuis 16 ans quitte ce métier à regret, par résignation. Mais comme pour faire payer cette résignation à ceux qui partent, l’administration leur oppose dans la majorité des cas un refus, une « nécessité de service », pour les garder coûte que coûte, même s’ils en dépriment, même s’ils sont en burn-out, dans le système.
Est-ce bien raisonnable de faire du métier de professeur un aller sans autre issue que les concours internes d’attachés d’administration, de chefs d’établissement ou d’inspecteurs ? Le métier de professeur est-il bien toujours « le plus beau du monde », pour qu’on veuille administrativement à ce point, empêcher la minorité qui le souhaite, d’en repartir quand elle en ressent le besoin ?
Les données institutionnelles 2021 sont pourtant infimes : 0,38% de démissions sur l’effectif global. Si l’Education nationale réduisait voire supprimait ses nécessités de service, l’effectif qui démissionnerait atteindrait certainement 5 à 10% en cours de carrière, bien moins qu’au Canada ou qu’en Belgique qui affichent des taux de 50% de départs dans les 5 ans d’exercice du métier. Ce serait sain de fluidifier, de faciliter autant les entrées que les sorties. Cela rendrait le métier plus attractif, que de prouver aux jeunes que c’est un Quartier de Haute Sécurité.
Nous nous devions de faire réfléchir tous les acteurs du système, pour que collectivement, chacun à son niveau, nous puissions tous ensemble imaginer, chacun à son niveau de responsabilités dans le système, ce qu’il est possible de faire, dans notre quotidien, pour que chaque professeur(e) se sente bien dans son métier, et se sente soutenu(e), accompagné(e) dans ses difficultés s’il en rencontre.
Merci par avance d’en parler autour de vous également. Notre objectif est une prise de conscience toujours plus grande pour réduire autant que faire se peut les nécessités de service qui empoisonnent la vie de toutes celles (majoritaires) et ceux qui ont envie d’autre chose, hors enseignement, hors Education nationale.
Rémi Boyer
Président-Fondateur
Association AIDE AUX PROFS
Dernière modification le samedi, 14 mai 2022