Cela passe de l'afflux des réfugiés en Europe par les attentats dramatiques, pour aller ensuite vers les problèmes de chômage ou d'exclusion en France, etc, etc... Tel évènement, de par son importance, peut tenir la une quelques jours (.... ou simplement quelques heures !) et sera vite remplacé par une autre actualité qui viendra effacer le premier dans une indifférence quasi-générale.
Dans ce domaine aussi, nous sommes devenus des consommateurs jamais rassasiés mais au fond quelque peu blasés par ce flot d'informations de toutes sortes.
Cependant, chacun y va souvent de son petit commentaire, notamment sur les réseaux sociaux, pour exprimer à la va-vite son indignation, sa colère, son effroi sur tel scandale, sur telle injustice, mais cela ne va pas plus loin. On réagit donc plus sur la forme que sur le fond et on zappe tel fait important pour se consacrer très vite à ce que les médias nous révèlent comme nouveautés le jour suivant. Sur tel évènement dramatique, sur telle injustice..., le fait d'avoir réagi sur le moment nous donne simplement bonne conscience et l'illusion d'un certain courage et d'une certaine importance aux yeux des autres, mais cela ne va pas plus loin finalement.
Nous ne prenons pas en plus le temps de l'analyse, du débat de fond pour mieux comprendre les choses, les enjeux, les personnes et pour nous forger une opinion citoyenne qui pourrait à terme nous amener à militer pour défendre concrètement sur le terrain une ou des causes justes chez nous ou plus loin dans le monde.
Finalement, le trop plein d'informations tue en quelque sorte l'information et, insidieusement, nous devenons de simples observateurs et des spectateurs passifs devant ce monde qui s'agite autour de nous. Nos émotions sont en quelque sorte guidées par les médias qui nous vendent du sensationnel, du dramatique, comme on propose tel ou tel produit dans les rayons............ quand vous croyez qu'il n'y en a plus, .............. il y en a encore braves gens ! D'ailleurs, à notre place, les médias jugent sans scrupule de l'importance de telle ou telle actualité, l'audience est leur principale préoccupation..... "il faut faire le buzz", comme ils disent ! Cette course folle à l'information, que l'on doit digérer de force sans trop étaler ses états d'âme, est à l'image de notre société qui vit à un rythme fou, où les individus, un peu robotisés, sont accaparés par mille choses, sans jamais prendre le temps de se poser.
Il est alors sans doute temps pour les parents, les éducateurs, les enseignants que nous sommes, de nous emparer davantage de cette information anarchique pour donner du sens et faire acquérir à nos enfants et nos jeunes le goût du discernement, de l'esprit critique, afin d'analyser aussi lucidement l'époque dans laquelle ils vivent. Sans doute faut-il de manière urgente, à la maison, à l'école, bousculer nos habitudes ou les programmes scolaires pour s'arrêter dans l'année et tenter de donner une conscience aux jeunes générations sur ce qui les entoure.
Cela nous permettra aussi entre autres de nous remettre en question afin de voir le monde et notre époque d'une manière différente en acquérant, pourquoi pas aussi, le vrai sens de l'engagement au lieu de toujours survoler les évènements sans jamais les approfondir.
L'humain n'est pas "une machine à avaler" jusqu'à l'indigestion, mais un être en devenir qui grandira grâce à sa capacité de s'arrêter pour choisir, grâce à tel évènement majeur, de s'intéresser à l'autre, de prendre parti, de le soutenir, de l'aimer davantage au fond. Les jeunes surtout donneront ainsi un réel sens à leurs existences, en s'armant de convictions humanistes profondes amenant vers l'espérance, au lieu de devenir pâles à leur tour et sans relief tout en continuant à vivre dans leur bulle sans jamais s'impliquer !
Dernière modification le mercredi, 31 août 2016