Le système scolaire et universitaire porte-t-il cette priorité de l'attention aux autres en accordant une place primordiale, privilégiée même à cette éducation à l'universel dans les programmes ?

On entend parler souvent du « Vivre ensemble » ou encore de « Faire grandir la personne », mais tout cela nous ramène finalement aux mots fraternité et dignité. 

N'est-ce pas une urgence absolue au regard de la société dans laquelle nous vivons ? L'éducation à l'universel, à la citoyenneté, ne serait-elle qu’une belle utopie non ancrée dans la réalité ou l'affaire de quelques initiés militants ?

C'est bien l’affaire de tous, parce qu'il y va du devenir même de la société de demain.

Nous savons que l'homme et le monde ne peuvent grandir en humanité qu’avec respect et soutien pour les plus démunis.

Alors, quelle place donner à cette éducation à l'universel au milieu de programmes scolaires ou universitaires ?

Le système scolaire et universitaire n’est pas là uniquement pour former des individus à apprendre et restituer des connaissances pour mieux s'insérer dans la société demain.

Son rôle prospectif est de former des êtres humains qui seront en capacité de redonner à leur tour une part des chances que leur formation et leur milieu social leur auront offerts.

Cela s'appelle le partage, le don désintéressé, des notions si présentes dans l'espace associatif et en particulier humanitaire dans lequel je me suis moi-même engagé.

Quand nous parlons de révolution, c'est aussi sans doute là qu'elle se trouve. Le système scolaire et universitaire républicain peut, de par ses forces vives et son esprit novateur, être à la pointe dans ce domaine, devenir un exemple à suivre. Certainement devons -nous de dépasser les actions caritatives ponctuelles très utiles (ce qu'on appelle la B.A d'année dans les établissements scolaires ou universitaires !), par une véritable pédagogie permanente d'ouverture et de connaissance de l'autre.

Certainement devons-nous revoir nos systèmes basés sur la concurrence plutôt que sur la coopération.

Une pédagogie humaniste ne doit-elle pas se trouver au cœur des disciplines enseignées, pour les enrichir et surtout enrichir humainement celui qui apprend, non plus pour apprendre seulement, mais pour s'ouvrir aux autres en ayant l'intention d'utiliser ses connaissances demain pour servir aussi le bien commun ?

Il revient particulièrement à l'école et ceci,  jusqu'à l'université, de former des citoyens qui s'engageront naturellement en grand nombre et non plus de manière exceptionnelle au cœur de la société, afin de la rendre plus humaine et plus juste, non seulement voir grandir l 'esprit d'engagement, de citoyenneté, mais aussi lutter dans le même temps contre toutes les idées reçues, les clichés et les stéréotypes véhiculés dans notre société, les fausses informations qui font que nous devenons suspicieux et frileux dans nos engagements.