Le regain d’intérêt actuel pour les neurosciences et la psychologie cognitive a ranimé la recherche sur les styles d’apprentissage, dont les origines remontent à plus de 80 ans. Les avis partagés qui ressortent de ces études confirment la complexité du sujet. Marie Gaussel, de l’Institut français de l’éducation (IFE), éclaircit le concept dans cet article.
Qu’entend-t-on par « style d’apprentissage » ?
Gaussel explique que chaque individu aurait une démarche privilégiée pour appréhender l’acte d’apprendre. Ces préférences se répartissent en 5 grandes familles :
1. les modèles centrés sur des facteurs génétiques et les préférences innées de l’apprenant comme les sens et la perception, visuels, tactiles, auditifs et kinesthésiques ;
2. les modèles centrés sur des facteurs cognitifs tels les mécanismes d’acquisition des connaissances ;
3. les modèles centrés sur des facteurs stables de la personnalité : introverti, intuitif, émotif, perceptif, etc. ;
4. les modèles centrés sur des préférences contextuelles évolutives mais stables (actif, réfléchi, théoricien et pragmatique) ;
5. les modèles centrés sur les stratégies d’apprentissage et la motivation : la signification personnelle de l’information, la reproduction de l’information ou l’accomplissement et la réussite de la tâche.
Avec quelles répercussions dans le monde de l’enseignement ?
De multiples questions demeurées sans réponse entretiennent un flou conceptuel qui freine l’application des styles d’apprentissage dans l’enseignement. À l’heure actuelle, on ignore si les styles d’apprentissage sont des traits innés (stables) ou bien des états acquis (modifiables). On s’interroge toujours à savoir si certains styles ont plus de valeur que d’autres en termes d’efficacité pour l’apprentissage. On se demande également si les théories sur les styles reposent réellement sur des bases différentes, ou bien si elles s’appuient sur la même construction, mais avec une terminologie distincte.
« Pour de nombreux chercheurs, la valeur et la fiabilité des styles d’apprentissage n’ont pas encore été prouvées et la conception d’un instrument qui permettrait de les mesurer reste une illusion. »
Selon Gaussel, une étroite collaboration entre les domaines des sciences de l’éducation, de la psychologie et des neurosciences fournirait aux praticiens une meilleure connaissance du fonctionnement cérébral, après quoi « l’intégration des sciences cognitives dans les pratiques éducatives semblerait être un courant prometteur et enrichissant ».
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