– initiale comme continue – qui les prépare aux nombreuses facettes de leurs futurs métiers » . Il s’agira en particulier d’apprendre à utiliser les technologies de l’information et de la communication, à les maîtriser afin qu’elles soient pleinement intégrées aux méthodes et aux contenus pédagogiques.
Le numérique, pourra ainsi jouer le rôle de levier de l’innovation dans l’éducation. Les Écoles Supérieures du Professorat et de l’ Éducation auront pour mission de jouer ce rôle.
Mais, les enseignants sont ils les seuls personnels à devoir appréhender et maîtriser ces nouveaux outils ?
Certes, les personnels d’encadrement, inspecteurs pédagogiques, personnels de direction, sont pour la plupart recrutés pour la grande majorité parmi les personnels enseignants et d’éducation. Et l’on peut imaginer que cette « révolution culturelle » du numérique éducatif, a déjà pénétré le monde de l’encadrement de l’Education nationale.
Mais à quel point cela s’avère exact ?
Et ce n’est pas le cas de nombreux autres cadres de l’education nationale, acteurs essentiels du fonctionnement de l’école que sont par exemple les personnels de l’administration scolaire et universitaire.
Alors, qu’en est il vraiment aujourd’hui ? Les cadres de l’Education Nationale sont ils aussi divers que les enseignants dans l’appréhension de cette « nouvelle culture » et des pratiques innovantes expérimentées ici ou là ? La formation de ces personnels intègre-t-elle cette dimension et ce regard particuliers qu’apporte le numérique en pédagogie ?
C’est à l’ESEN, installée à Poitiers sur le site du Futuroscope depuis 1997, que revient la mission de former les personnels d’encadrement pédagogiques et administratifs de l’Education Nationale, en complément bien sûr d’actions de formation menées en académie.
Sa création en 1990 est une suite logique de la loi d’orientation de 1989 qui crée les IUFM. Le profond mouvement de déconcentration du système éducatif français mis en œuvre depuis les années 80 a en effet entrainé une redéfinition des fonctions des cadres de l’Education Nationale. Assurer au plan national une formation des inspecteurs, des chefs d’établissements, des Conseiller de l’Administration Scolaire et Universitaire devenait nécessaire afin de « professionnaliser ces personnels » et de créer une véritable culture de l’encadrement dans ce ministère.
Depuis 2007 avec la loi LRU, les universités acquièrent de nouvelles compétences qui accroissent de fait les besoins en formation de leurs cadres. L’ESEN en est alors chargée.
L’ESEN devient alors un véritable carrefour où se croisent, dans des formations contigües, outre les cadres de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur, des personnels issus d’autres fonctions publiques.
Comment se construit la politique numérique de l’ESEN ? En quoi consiste la formation hybride - ou blending learning -qui ne cesse de se développer ? Les publics sont il préparés à ce mode de formation ?
Quelle est la place des réseaux sociaux numériques dans ces formations ?
La proximité du CNED, du CNDP, du CNAM , de l’Université et la création de la Cité des Savoirs, véritable cluster de développement territorial constitue-t-elle une opportunité de mutualisation et d’innovation dont profite l’ESEN ?
Denis BOULLIER est Inspecteur Général et Directeur de l’ESEN .
Il apporte les réponses à ces questions dans l’interview qu’il donne à l’An@é pour Educavox.