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Le salon EDUC@TECH 2022 vient de fermer ses portes à Paris entre le bouillonnement des deux premiers jours et une dernière journée touchée par les grèves de trains.

Une évidence tout d’abord : comme dans les vies professionnelles, comme dans la vie de tous les jours, il y a dans la vie du numérique éducatif un avant et un après covid : pas une conférence sans que ne soit évoqué le coup d’accélérateur donné au numérique par la crise sanitaire et les divers confinements.

Les mots les plus lus ou entendus dans un périple non exhaustif allant de travées en salles de conférence, dans le in ou le off et sans hiérarchisation aucune :

Equipements, Ressources, Territoires, Parentalité, Accompagnement, Formation, Impacts, Inégalités, Inclusion, Démocratie…

Rien de nouveau c’est vrai mais des questions récurrentes dans un domaine où rien n’est jamais acquis.

Les thèmes les plus abordés en quelques phrases clefs, glanées ici ou là et qui les évoquent.

"Le numérique" et l’enseignant :

-          L’enseignant n’est pas dépossédé bien au contraire : il bénéficie (grâce au numérique) d’assistants à la pédagogie.

-          La confiance en l’enseignant est accrue ; la relation élève enseignant est revisitée et rendue plus horizontale.

-          La nouvelle génération d’élèves a comme caractéristique de vouloir combiner les avantages du présentiel, le professeur étant un élément central de l’apprentissage et les opportunités de diversification des modalités d’enseignement qu’offre le numérique

-          Il faut rassurer les enseignants pour qu’ils aient confiance en l’outil (numérique) et en l’institution.

-          Les enseignants sont les experts pédagogiques. Ils peuvent utiliser les outils qu’ils veulent et le numérique n’est que l’un des outils.

"Le numérique" et l’école :

-          Il n’y a pas eu anticipation de ce que le numérique pouvait apporter.

-          Le numérique a fait exploser les murs de l’école ; il est transversal.

-          Rien n’est par nature inclusif : le numérique peut-il l’être ? La réponse ne peut être donnée que par les usages qui en sont faits.

-          Il est indispensable d’investir dans l’école pour rendre du temps aux enseignants. (…entre autres).

-          La technologie soutiendra les objectifs que nous nous fixerons.

"Le numérique" et les parents :

-          Le numérique est un outil privilégié de liaison entre l’école et les familles.

-          Il faut créer des communautés apprenantes pour gagner en efficacité. Apprendre ensemble est plus efficace.

-          Les parents doivent être mis dans « l’histoire » si l’on veut avoir une continuité pédagogique.

-          Les parents aussi ont besoin d’être rassurés et accompagnés.

-          Il faut former et informer les parents, les faire venir à l’école. La continuité pédagogique est au prix de la confiance des parents.

-          L’accompagnement des parents est indispensable. Avec des structures locales, l’école doit trouver des partenaires pour le faire.

"Le numérique" et les enjeux démocratiques :

-          Il nous faut préparer le futur citoyen à l’utilisation du numérique pour faciliter son inclusion dans un monde d’ores et déjà numérique.

-          Le développement de l’outil technologique participe à l’autonomie, l’indépendance, la citoyenneté, la démocratie.

-          Le sens et l’utilité des outils numériques c’est la réussite des élèves et la formation des citoyens.

-          Sans équipements pas de lutte contre les inégalités.

-          Tous les enjeux humains, environnementaux, démocratiques sont des enjeux éducatifs.

"Le numérique" et leurs impacts :

-          Mesurer l’impact est une exigence : mesurer l’impact sur les apprentissages mais aussi sur tous les acteurs de l’école à la maison.

-          Parentalité numérique, réduction des inégalités, il faut là aussi mesurer l’impact.

-          Il s’agit de prendre conscience des impacts de nos liens numériques à tous les niveaux.

"Le numérique" et la formation des enseignants :

-          L’enseignant devra être formé aux outils qu’il utilise.

-          A toute politique publique on doit associer d’emblée la formation des enseignants.

-          La formation des enseignants est l’un des piliers des Territoires Numériques Educatifs.

 Et puis il y a les phrases que l’on ne s’attendait pas à entendre en ces lieux :

-          L’être humain c’est la main et le cerveau… ce n’est pas un p…de casque.

Elles ont le mérite de rompre l’entre soi et de susciter le débat…mais il ne faut pas en abuser.

Enfin il y a les phrases que l’on n’a pas entendues et que l’on aurait aimé entendre…mais peut-être ont-elles été dites.

-           Il est toujours question de l’enseignant, individu isolé ou des enseignants, générique pour désigner des individus isolés, assistés, certes, mais au vu de tout ce qui leur est demandé il leur faudrait être pour le moins augmentés…à tous les sens du terme.

-          L’ampleur des taches et leur diversité nécessite du travail en équipe. Celui-ci doit être encouragé, outillé, valorisé.

-          On ne peut pas rendre, après coup,  l’école responsable de ne pas avoir atteint des objectifs qui ne lui ont pas été préalablement assignés par manque d’anticipation.

-          Pour former le futur citoyen et favoriser son insertion professionnelle et sociale dans le monde qui l’attend, encore faut-il avoir quelques idées sur la société que nous voulons.

-          La difficulté majeure n’est plus tant l’innovation et l’expérimentation que la massification et la pérennisation et il y a là un complet changement de point de vue et d’échelle.

Dernière modification le mardi, 06 décembre 2022
Puyou Jacques

Professeur agrégé de mathématiques - Secrétaire national de l’An@é