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Pour toute une génération, l’Europe a d’abord été synonyme de paix, la paix retrouvée, et une assurance contre la haine et la guerre. Peut-être ne faudra-t-il pas l’oublier au moment de mettre un bulletin de vote dans une urne ce 26 mai 2019.

L'europe, synonyme de développement ou synonyme de crise

Pour la génération qui a suivi, l’Europe a été synonyme de développement, développement économique surtout et une nécessaire échelle pour peser dans tous les domaines face aux poids lourds du reste du monde, avec quelques succès, il faut bien le dire : airbus, bien sûr, mais pas seulement et sans oublier le point d’orgue qu’a constitué l’avènement de l’euro.

Puis  l’Europe a été synonyme de crise, crise de la social démocratie, alignement par le bas des minima sociaux, limites affichées de la politique agricole commune, pression des lobbies de toutes sortes, décalage avec les préoccupations des citoyens, poids de la bureaucratie et mépris de la démocratie, gestion chaotique des flux migratoires…

Il est peut-être venu le temps d’une Europe du renouveau, d’une Europe désirable, d’une Europe de l’espoir, d’une Europe protectrice, d’une Europe de la transition écologique, d’une Europe de projets et pourtant ces élections ne passionnent pas les foules.

A moins d’un mois du scrutin, seuls 40% à 45% des français (suivant les sondages effectués) expriment leur intention d’aller voter. Et encore, parmi ceux-ci, beaucoup voient dans leur vote un moyen de s’exprimer sur la politique menée en France plutôt que sur un projet européen. Il est vrai que la campagne électorale pour ces élections européennes a du mal à décoller et l’actualité, incendie de la cathédrale Notre dame, suites du grand débat…lui vole largement la vedette.

Cette désaffection est d’autant plus étonnante que le scrutin se fait à la proportionnelle intégrale.

Quoi de plus  démocratique ? Chaque voix compte, contrairement à un scrutin majoritaire  et cela conduit à une offre de listes la plus diverse possible. C’est au moment où la proportionnelle est réclamée pour les élections hexagonales qu’elle serait  boudée ailleurs ? Contradictoire non ?

C’est peut-être la multiplicité des propositions qui est perturbante.  Il apparaît tout de même  des clivages nets entre les pro européens adeptes de plus d’Europe et en mieux,  les souverainistes euro compatibles opposés à tout fédéralisme qui veulent réformer l’union, les eurosceptiques qui prônent une renégociation des traités actuels  et jusqu’aux anti-unions qui optent pour une sortie pure et simple de l’union. Il est tout de même possible de faire un choix.

Quoiqu’il en soit, ces élections auront un impact déterminant sur l’ensemble des politiques européennes en matière d’emploi, de climat, d’immigration, de sécurité et de lutte contre le terrorisme, d’échanges commerciaux, de santé, d’alimentation…Et c’est peut-être l’avenir de l’Europe et des valeurs qu’elle porte qui se jouera ce mois de mai sur fond de montée des extrêmes à l’échelle de tout un continent.

Alors, même sans la moindre autorité pour proférer une telle injonction,  j’ai envie de dire : ce 26 mai 2019, votons !

Dernière modification le mercredi, 15 mai 2019
Puyou Jacques

Professeur agrégé de mathématiques - Secrétaire national de l’An@é