Les infrastructures de l’école servent à la tenue d’activités variées appuyant le développement culturel et identitaire de la communauté. Cette construction identitaire constitue un pôle structurant dans toute l’école. Dans cette école, les jeunes ont quelque chose à dire ! Mais la portée de ce qu’ils expriment, qu’ils créent, ne se limite plus à l’espace physique de l’école ; cet espace n’est que le point de départ. En ayant les rôles d’initiateurs, de réalisateurs et de gestionnaires au sein d’expériences et de projets signifiants, les jeunes aujourd’hui cherchent notamment à avoir des ‘conversations puissantes’, via la réalité que sont les réseaux virtuels, sur des enjeux qui les interpellent (justice sociale, francophonie, environnement, sentiment d’appartenance, lutte contre l’intimidation, expression artistique et culturelle, pour ne nommer que ceux-ci…).
Les multiples formats médiatiques (traditionnels, numériques et émergents ; textuels, sonores ou visuels) constituent un arsenal puissant pour l’expression identitaire de la jeunesse. Indubitablement, ils nécessitent le développement par tous de compétences en littératie numérique, qualifiées de plus en plus de « savoir-publier », afin de pouvoir profiter judicieusement des possibilités de communication à portée locale, nationale et internationale. La compétence à bien gérer son identité numérique est l’affaire de tous ; parents, enseignants et administrateurs doivent être des modèles et des guides afin que chaque jeune se responsabilise devant cette liberté d’expression. « Tu es ce que tu publies ». Dès le primaire, il importe d’amener les jeunes à porter un regard critique sur leurs usages d’Internet : jeux en ligne, usages des réseaux sociaux, d’internet mobile, écriture sur blogues, téléchargement de vidéos, clavardage, recherche d’information, respect du droit d’auteur…
L’ensemble des usages des jeunes sur Internet doit se faire en abordant les aspects tels que :
• La responsabilité et l’impact de leurs actions sur le web ;
• La dimension temporelle du web ;
• Le rapport entre vie privée et vie publique ;
• La responsabilité individuelle et collective.
(Source : Ressources numériques en ligne pour l’Internet Responsable)
La recherche démontre de plus en plus que l’internet et les réseaux sociaux fournissent plusieurs occasions pour le développement de compétences sociales telles que l’amitié, l’identité, l’empathie, la compassion et l’expression artistique. Dans son billet « Using the Internet and social media to enhance social-emotional learning« , Jackie Gerstein soutient que :
« Social media sites allow teens to accomplish online many of the tasks that are important to them offline : staying connected with friends and family, making new friends, sharing pictures, and exchanging ideas. Social media participation also can offer adolescents deeper benefits that extend into their view of self, community, and the world. »http://zecool.com/Users/jacquesc/Do...
En faisant preuve d’imagination, de pensée critique et de savoir-faire, les jeunes assument le contrôle de leur apprentissage et la construction d’une identité, leur identité : on fait place à la créativité, grandement amplifiée par les possibilités du numérique, pour un public planétaire, ainsi qu’à la rigueur intellectuelle au travers de cette expression. Cette créativité est aussi exprimée dans différents contextes : artistique, scientifique, communautaire, environnementale, technique… Ainsi, le jeune fait preuve de citoyenneté numérique, ou encore mieux, de citoyenneté tout court.
Les partenariats stratégiques sont plus que jamais essentiels pour le foisonnement des échanges. À titre d’exemple, le site « Ta parole est en jeu », développé par l’équipe GTA de l’Université de Moncton et l’Office nationale du film (ONF) permet aux jeunes de 13 à 17 ans de découvrir les couleurs, les accents, les particularités de la langue française. Les jeunes jouent avec la langue française lors d’une compétition nationale amusante, simple et conviviale, via des rencontres et des échanges avec des jeunes francophones des autres régions du Canada.
À mon avis, le développement et le soutien de communautés virtuelles francophones doit se faire via les ‘grands’ réseaux établis, pas juste dans un réseau fermé (car ils n’y viendront tout simplement peu ou pas). En intégrant les espaces numériques que fréquentent déjà les jeunes (Tumblr, Facebook, Youtube, Twitter, Instagram, Skype + plateformes mobiles…) dans des initiatives ou sites web « locaux », on favorise l’adhésion, l’interaction, le dynamisme et le rayonnement de ces communautés. La présence active d’un/d’une ‘jardiner’ de communauté en ligne, communément désigné comme gestionnaire de communauté en ligne, saura promouvoir, gérer, nourrir, rallier, relier, relayer, relancer, réagir, encourager, intervenir, féliciter. C’est le marketing éducatif en action dans le monde hyperconnecté d’aujourd’hui !
Cette ouverture vers les médias numériques, reliant la communauté francophone à la francophonie du monde entier aura comme effet d’éviter la ghettoïsation linguistique et favorisera une construction identitaire confirmée, assumée et dynamique. On parlera alors de citoyenneté pour le 21e siècle.