Le journaliste, une définition pour le 21e siècle, dit-on ?
Le « vrai » journalisme, c’est celle d’une autre génération. Celle des babyboomers qui ont déferlé dans les médias à partir de 1960, qui ont marqué, pour le mieux, l’évolution des journaux, et dont l’influence intellectuelle se fait encore sentir. Cette génération, a grandi en Amérique du nord et en Europe avec la quête d’indépendance des journalistes à travers leur syndicalisation. Elle s’est cristallisée sur des « héros » qui ont dévoilé par exemple le sinistre visage de la guerre du Vietnam ou le duo Woodward-Bernstein du Watergate : le journaliste objectif, censé ne rapporter que les faits, sans humeurs.
Pourtant, si on remonte deux générations plus tôt, les Albert Londres en France, étaient tout sauf objectifs. Ils carburaient à l’indignation, maniaient la plume de l’ironie et de la fronde, ce qui ne les empêche pas d’être encore cités comme des modèles et de susciter des vocations.
À l’inverse, on peut aussi rappeler que la stratégie consistant à remettre discrètement des enveloppes contenant des billets fait partie de l’histoire officielle du journalisme des 19e et 20e siècles, et n’a pourtant jamais empêché d’appeler ces gens des journalistes.
Autrement dit, notre vision du journalisme dont on croit qu’elle est claire, nette et définitive, est vieille de tout au plus 50 ans. Pourquoi faudrait-il en faire la seule définition valable du journalisme, pour la génération qui vit désormais de la pige à un niveau qui aurait été inimaginable il y a 50 ans, et pour la génération qui vit avec les blogues ?
Ainsi ne soyons pas naïfs ! Même si certains montrent que, déjà les blogs disparaissent des écrans, le blogueur est une « pépite » citoyenne.
Son problème n’est pas d’émettre avec tambour ou clochette mais d’être lu, entendu, perçu, accepté et surtout à qui on répond et on engage dialogue et discussion. Il est en pleine construction sociétale et sociale.
Semaine de la presse à l’école, un enjeu fondamental dans la société d’aujourd’hui !