fil-educavox-color1

Article publié le 9 mai 2013 sur Ludovia. Accès à l’article.
 
Magnifique sujet que celui des rencontres de Ludovia 2013, « Imaginaires et promesses du numérique éducatif »… 
C’est là une dimension trop souvent oubliée. Pourtant l’histoire chaotique (et relativement lente au regard des progrès technologiques) de l’introduction du numérique dans le système éducatif français en est la preuve : le numérique éducatif n’est pas que l’addition d’une technique et d’une pédagogie. Il est, bien plus, une somme d’imaginaires, de promesses, d’espoirs, de craintes et d’illusions. Alain-Marie Bassy nous aide à y voir plus clair sur cet objet fantasmatique.
 
 
« Il faut que l’école arrive à réconcilier information et communication ».
 
Chaque âge de la lente conception du numérique éducatif, nous l’avons vu (chapitre 1), a apporté son lot d’idées fausses ou d’illusions : plusieurs années, voire plusieurs décennies plus tard, celles-ci sont enracinées dans l’inconscient collectif.
 
Elles sont conservées comme autant d’éléments de légitimation des expérimentations entreprises ou des mesures arrêtées par les pilotes du système éducatif. La poursuite obstinée de ces objectifs, souvent illusoires ou dépassés, cette « chasse aux illusions », comme on parle d’une chasse aux papillons, conduit le plus souvent à brouiller la réflexion, à dissimuler les vrais enjeux, à multiplier les expériences sans lendemain ou à adopter des mesures notoirement insuffisantes.
 
Tentons d’épingler les principaux « papillons » poursuivis par les tenants de ce sport national.
 
Un outil subsidiaire
 
Cette double illusion (utilitariste et techniciste) fait du numérique un outil technique qui doit permettre (par sa souplesse d’utilisation, sa capacité à mobiliser l’attention des élèves, l’enrichissement documentaire qu’il apporte au cours de l’enseignant, l’interactivité qu’il met en jeu, le travail collaboratif qu’il permet) de faire plus efficacement ce qui constitue la mission essentielle de l’École traditionnelle : transmettre le savoir.
 
Mais cet outil est subsidiaire : la mission de l’École (exprimée en France par les programmes) doit pouvoir s’exercer avec ou sans cet outil. Excellente justification pour ne pas entrer dans les logiques nouvelles des savoirs numériques, pour préserver les pratiques pédagogiques et les modes d’apprentissage ou d’évaluation jusqu’ici mis en œuvre et pour ne pas passer de la transmission de savoirs normés à la co-construction de savoirs en devenir.
 
Cette conception a conduit jusqu’ici à multiplier les expériences pionnières en évitant soigneusement une révolution numérique plus totale de l’École, une réorganisation complète de l’espace et du temps de la scolarité et une remise en cause du paradigme scolaire.
 
Une technologie d’information plus que de communication
 
L’intérêt des technologies nouvelles (TIC) est d’associer étroitement l’accès à l’information et la communication, les réseaux, la médiatisation.
 
Julien Aurelie

Auteur à Ludovia Magazine (ou Ludomag), media online concernant le numérique éducatif, l’usage des technologies digitales dans la formation et l’éducation aussi bien dans les établissements d’enseignement du premier degré, du second degré que du supérieur ou l’enseignement universitaire et spécialisé.